Avec : Jennifer Love Hewitt, Sarah Michele Gellar, Freddie Prinze Jr., Ryan Philippe, Johnny Galecki, Anne Heche, Bridgette Wilson, Muse Watson, Stuart Greer...
Genre : Épouvante.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 40.
Date de sortie : 28 janvier 1998.
Synopsis : La nuit de la fête nationale, Julie, Helen, Ray et Barry ont par accident renversé un inconnu. Devant la crainte de leur avenir compromis par ce drame, ils décident de faire disparaître le corps et font le serment de ne rien dire à personne, jamais. L'été suivant, chacun des quatre amis se trouve confronté à des événements terrifiants. Ils doivent se rendre à l'évidence : quelqu'un sait ce qu'ils ont fait et semble bien décidé à le leur faire payer.
Bande annonce française
"- Tu as des ennuis mon enfant ?
- Oui... Oui, j'ai même de gros ennuis.
- C'est dommage. C'est d'autant plus triste qu'on est le 4 juillet. Une gamine comme toi devrait être en train de s'amuser, de boire, de faire la fête, d'écraser les gens et de s'en tirer à bon compte. Ce genre de choses.
- C'est vous ?... Ben Willis ?
- Bravo. Je vois que tu as fait tes devoirs de vacances."
Ça faisait un petit moment maintenant que je voulais revoir "Souviens-toi l'été dernier", slasher qui a bercé mon adolescence et plaisir coupable dont je gardais un bon souvenir. Bien que je possède le dvd, c'est lors d'un passage à la télévision (sur une chaîne sans publicités fort heureusement ^^ ) et par le plus grand des hasards que je me suis mis à revoir ce long métrage en espérant que le plaisir de mon adolescence soit toujours présent.
Et c'est le cas. Bien entendu, mon ressenti a un peu diminué car depuis de l'eau à couler sous les ponts et avec du recul, je m’aperçois un peu plus facilement de toutes les facilités et autres stéréotypes de ce film. Pourtant, le scénario écrit par Kevin Williamson d'après l’œuvre de Lois Duncan me plait toujours. Bien qu'il utilise toute les ficelles du genre, il y à quand même une identité propre qui fait que le cahier des charges est parfaitement bien suivi et qu'on passe un très bon moment.
La recette a été utilisé à maintes reprises et j'avoue avoir du mal à ne pas penser à "Scary movie" tant cette parodie pointe avec une certaine justesse les maladresses du film de Jim Gillespie, cependant, je me laisse quand même prendre au jeu. Là encore, alors que je connaissais l'issue finale et que je suis le premier à la trouver risible dans sa conclusion tout comme dans son traitement, j'ai quand même été captivé de bout en bout. Bien sûr, le fait que je voulais revoir ce film à jouer mais je suis tombé dessus par hasard et je n'ai plus eu envie de zapper alors qu'à la base, je n'avais pas spécialement prévu de me poser devant mon poste de télévision.
Je pourrais pointer du doigt les caricatures de nos personnages principaux tous aussi niais que tête à claques mais c'est aussi ça qui rend ce film jouissif. Malgré le fait qu'on s'accroche à cette bande avec ses défauts, la légèreté de cette équipe fait que l'on prend beaucoup de plaisir à les voir ce faire persécuté par un sadique. On devine vite qui va passer l'arme à gauche et qui va survivre le scénario étant pas très fin et ne bousculant jamais les codes mais ça fonctionne et cela s'avère en plus maitrisé.
Si avec le recul je sens les dialogues plus léger (par moment je ne me souvenais plus à quel point ça pouvait être aussi stupide me faisant encore plus apprécié la parodie "Scary movie") que dans les souvenirs que j'en avais à une époque où je voyais moins de film, j'ai quand même aimé me laisser prendre au jeu de nouveau. En plus, il y a un humour qui n'est pas déplaisant et l'épouvante, bien que gentillette, m'amuse énormément car je reconnais avoir un faible pour les slashers, ses films qui se regardent bien souvent sans prise de tête comme c'est ici le cas.
Devant la caméra, l'atout dans mon adolescence, c'était la présence de Jennifer Love Hewitt et Sarah Michele Gellar, des actrices que j'aimais bien voir à l'écran (j'en explique pas les raisons je pense qu'il n'y a pas besoin de développer ce qui peut plaire à un ado chez elle ^^ ) et aujourd'hui encore, les voir ne me déplait pas. Jennifer Love Hewitt incarne bien Julie James la jeune vierge en détresse qui se veut être la voix de la raison et la morale du groupe que personne ne veut écouter. Là encore, avec du recul, son personnage m'apparait encore plus niais mais l'actrice fait le job. Elle est agréable à regarder et reste constante dans sa prestation même si elle en fait trop que ce soit dans le registre de la jeune femme prude ou de celle qui décide d'affronter le tueur.
Sarah Michele Gellar en Helen Shivers me plait bien elle aussi. Son côté lisse assumé est bien exploité et la comédienne semble s'amusé de cette image. Son jeu est prévisible mais reste agréable. C'est dommage que par moment elle apparait un peu trop en retrait (même si ce n'est pas pire que Freddie Prinze Jr. ) car je pense qu'on aurait pu travailler davantage sur son amitié avec Julie. Il y a quand même une petite évolution dans son rôle qui est agréable même si ça ne vaut pas un Oscar malgré tout.
Freddie Prinze Jr. justement puisque je l'évoquais est sans doute celui qui s'en sort le moins bien dans ce long métrage. Sa façon d'interprété Raymond Bronson est beaucoup trop lisse et il est souvent assez transparent. Le fait qu'une bonne partie du film, on ne s'occupe pas de son personnage n'aide pas à faire avancer les choses. Ici, il manque un peu de charisme, de prestance et j'ai plus de mal avec le temps à le trouver convaincant dans son rôle de brave petit gars qui cherche à s'intégrer même si son interprétation colle néanmoins avec l'ambiance.
C'est pour cela aussi que je ne trouve pas ça trop choquant, que ça ne me fait pas sortir du film en tout cas. C'est la même chose également pour Ryan Philippe dans la peau de Barry William Cox. Excellent dans le rôle de la tête à claques de service, le comédien en fait des tonnes mais bon, dans ce genre de production je ne suis pas trop regardant et cela m'amuse plus qu'autre chose. C'est aussi ce genre de personnages que l'on aime bien voir souffrir à l'écran de façon gratuite en tant que spectateur.
Ce quatuor fonctionne en tout cas. Il n'est pas exceptionnel, à l'image du scénario, il est imparfait et maladroit mais ça va avec cet univers léger. Même dans leurs défauts de jeux, c'est aussi leurs présences à l'écran qui me fait apprécier ce long métrage. Les rôles secondaires ne déméritent pas pour autant. Anne Heche réussi par exemple à marquer les esprits avec son rôle de Melissa Egan qui semble complétement à l'ouest et du coup deviens parfois inquiétant. Bridgette Wilson en Elsa Shivers est parfaite aussi en tête à claque secondaire. Même chose pour Johnny Galecki en Max Neurick qu'on aurait même pu développer davantage. J'ai apprécié aussi Muse Watson en Benjamin Willis. On le voit peu mais il a une bonne présence à l'écran.
Comme tout bon slasher qui se respecte, la réalisation de Jim Gillespie suit des règles assez simples. Il n'y a pas une grande inventivité dans la façon de filmer le tueur en série et ses proies en détresse mais c'est très bien fait. On a tout l'imaginaire que l'on aime avec une exploitation de la lumière et un jeu d'ombre qui fait autant son effet que la silhouette de ce mystérieux pêcheur armé d'un crochet. C'est d'ailleurs aussi parce que ce tueur réussit à s'imposer et à marquer sa légende urbaine que le film fonctionne.
Très académique, j'ai ainsi bien aimé les différents plans qu'on nous propose. L'éclair qui arrive subitement, la nuit qui est sombre juste comme il le faut, le tueur dont on fait en sorte de nous cacher un maximum son visage, les gros plans sur la terreur de nos héros ou encore les travellings pour nous filmer quelques poursuites... Comme toujours, le tueur peut d'ailleurs marcher tranquille car même en courant, on sait qu'il finira par avoir sa proie. Tant pis pour les incohérences ou les facilités, c'est ce que j'aime dans ce genre de production et bien que très basique, la mise en scène fait ce que j'attends d'elle.
J'apprécie également les différents décors. Au-delà des tueries qui y sont perpétrés, cette ville côtière avec son folklore me plait. Les costumes sont eux aussi bien pensé avec notre tueur qui mise tout sur son image mais aussi nos jeunes héros dont les costumes vont bien dessinés leurs caricatures tout en montrant leurs avantages physiques en avant (il faut plaire à l'adolescent et cela a marché sur moi à l'époque tout comme aujourd'hui où je regarde tout ceci avec sourire).
Le montage efficace fait que je ne me suis jamais ennuyé. Il se passe toujours quelque chose et ce divertissement reste agréable à visionner dans sa simplicité. C'est bon parfois de ne pas avoir à se prendre la tête et c'est vraiment ce qui me plait dans ce genre de film. Ici, les motivations du tueur sont assez anecdotique, c'est aussi pour ça que je ne suis pas très regardant sur le traitement que ce soit dans le fond et dans la forme. Quant à la bande originale composée par John Debney, elle fait elle aussi ce que l'on attend d'elle en restant très classique mais efficace.
Pour résumer, avec du recul, je conçois que "Souviens-toi l'été dernier" est un slasher maladroit bourré de défauts et de facilités. Je ne suis d'ailleurs peut-être pas objectifs tant ce long métrage a bercé mon adolescence. Mais quoiqu'il en soit, j'ai adoré revoir ce film que je trouve toujours efficace dans son genre. Je comprends parfaitement qu'il ait marqué son genre cinématographique tout comme je comprends qu'il ait été à de maintes reprises parodié. De mon côté, je m'amuse en tout cas toujours autant devant ce plaisir gratuit de voir un serial killer énigmatique armé d'un crochet tué de jeunes personnes (bonne inventivité d'ailleurs dans certains meurtres). Si en plus cela me permet de revoir Jennifer Love Hewitt et Sarah Michele Gellar, je ne vais pas bouder mon plaisir devant ce spectacle que je reverrais de nouveau et qui me donne envie maintenant de revoir sa suite dont je garde aussi de bons souvenirs. En tout cas, pour les amateurs du genre, ce slasher gentillet à tout pour plaire et il continue de faire son effet sur moi.