Les images qui marquent le triste anniversaire de 10 ans du tsunami défilent et alternent avec le voyage avec son père d’un enfant atteint d’une maladie incurable, une femme américaine accouchée dans le métro par 2 policiers, les dégâts d’un chauffard dans une ville française, un pape qui bouscule les apparats amidonnés du Vatican, un fils américain qui rembourse le crédit de ses parents…
Le tout dans une période déconnectée qui est surtout devenue l’occasion de penser à ceux qui ne sont plus là, plus que de profiter des yeux émerveillés d’enfants, mais toujours entouré de ceux que j’aime et que je ne vois pas assez tout au long de l’année.
Ma tendance naturelle à facilement pleurer devant un écran s’en trouve décuplée. Un peu comme si la distance avec le rythme parisien trépident et le monde au repos reconnectait toutes mes fibres émotionnelles. Ce break de Noël 2014 aura donc été fait de regard souvent embrouillé, voire même de yeux rougis.
L’émotion est aussi provoquée par ce repli égoïste qui s’installe avec les années. « Parce qu’on travaille trop tout le reste de l’année ». Tu parles…
J’ai du coup eu plein d’occasions de me souvenir de ces soirées anciennes de maraude pour aider les SDF la nuit dans Paris, de ces réveillons passés à servir des repas chauds à ceux qui en ont besoin, de ces visites à l’hôpital. Ces moments dont on ne parle que lorsqu’on culpabilise de s’en être détourné. Presque 20 ans plus tard.
Trop longtemps que je ne me suis pas senti vraiment utile dans les yeux de quelqu’un. Ce Noël n’aura donc pas été complètement vain. Je veux que Noël prochain soit l’occasion de me souvenir de toutes les fois où j’aurai fait des choses dont je suis fier.