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27 décembre 1914, la délivrance de Reims - annoncée par les journaux... parisiens.

Par Cantabile @reimsavant

Nuit assez calme.

Dans la journée, tir de nos pièces et bombardement. l'après-midi, des obus arrivent dans le quartier de Neufchâtel.

- La chronique de bombardement du Courrier dit aujourd'hui :

Le bombardement (102e jour de siège)

Après le "Taube" qui, vendredi dans l'après-midi, fit tomber trois bombes, sans résultat que de la poudre perdue, un autre avion allemand a survolé Reims hier, vers deux heures de l'après-midi.

En souvenir de son passage, il a laissé échapper deux marmites.

Donc les obus pleuvent chaque jour, et hier matin encore, quand nos grands confrères parisiens annonçaient la délivrance de Reims, en dépit des communiqués officiels qui attestent aujourd'hui même "qu'en Champagne ont été livrés des combats d'artillerie et que plusieurs attaques allemandes ont été repoussées".

C'est à en croire qu'Anastasie s'oublie parfois dans les bras de Morphée.

D'autre part, on peut lire encore ceci, dans le même journal.

La délivrance de Reims - annoncée par les journaux... parisiens.

Les journaux parisiens..., nous allions écrire marseillais, publient à l'envi la note suivante :

Le Petit Troyen, sous ce titre : "La région de Reims se dégage-t-elle ?" annonce que les services télégraphiques de Reims sont rouverts au public depuis hier, ainsi que dix-huit bureaux de poste de la région.

On annonce également qu'un train a pu hier atteindre la gare du Châtelet, dans les Ardennes, à vingt-huit kilomètres au nord-est de Reims et à une douzaine de kilomètres au sud de Rethel, sur la ligne Mézières-Charleville.

et Le Courrier ajoute :

La lecture de cette note nous a laissés profondément rêveurs. Comment la censure parisienne a-t-elle pu laisser passer cette bourde phénoménale ? Le moindre défaut de cette fausse nouvelle est de contredire outrageusement les communiqués officiels insérés en première page des mêmes journaux...

...La censure parisienne qui passe son temps à chercher avec des verres grossissants, dans les polémiques de nos confrères, la petite bête qui ne s'y trouve pas, mais qu'il faut trouver quand même, laisse passer à côté de cela des dangereuses énormités dont la suppression constituerait pourtant son unique raison d'être.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Rue de Neufchâtel - Photographie : Gallica-BNF

Rue de Neufchâtel - Photographie : Gallica-BNF

Dimanche 27 décembre - Nuit tranquille. Forte canonnade toute la journée. Coups de canon (français, allemands ?) vers 11 h ou minuit, pas de bombes sur la ville.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux de l’Académie Nationale de Reims

27 Dimanche - Pluie - Un peu de canonnade et quelques bombes en ville, nuit tranquille.

Carnet d'Eugène Chausson durant la guerre de 1914-1918

Voir ce beau carnet sur le site de sa petite-fille Marie-Lise Rochoy


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