Ségolène Royal n'en veut pas, Dominique Bussereau y croit toujours. | AFP / Ouest-France / Ouest-France
Michèle BESSON
Le sort de l'autoroute entre Fontenay et Rochefort sera scellé en juillet prochain. La prorogation de sa déclaration d'utilité publique tient du miracle. Car Ségolène Royal lui barre la route.
Ce week-end, 250 banderoles ont été accrochées en Vendée et en Charente-Maritime devant des mairies et des entreprises : « A831, l'État s'est engagé, nous l'exigeons ». Si le message est clair, il reflète l'infime espoir de faire plier le Gouvernement en faveur des 64 km d'autoroute entre Rochefort à Fontenay-le-Comte, via La Rochelle.
L'autoroute de la discorde
La déclaration d'utilité publique aura 10 ans en juillet 2015. Signée en 2005 par Dominique de Villepin, alors Premier ministre et Dominique Perben, son ministre de l'Équipement et des Transports, elle lançait officiellement le projet. Il n'y a que le Conseil d'État qui puisse demander sa prorogation.Depuis deux ans, les initiatives en faveur du projet - manifestations, courriers au Premier ministre, conférences de presse - se succèdent, sans effet. L'union des élus de droite et gauche fait chou blanc. Au contraire, nommée ministre de l'Écologie en avril, Ségolène Royal enterre le projet en juillet en annonçant qu'elle ne transmettrait pas le dossier technique aux concessionnaires.Un projet qui s'enlise
En novembre, la région Poitou-Charente enfonce le clou, en ouvrant une ligne de trésorerie de 15 millions d'euros en faveur du contournement de Marans, solution alternative à l'autoroute, aux yeux des opposants au projet. Autant dire que les écologistes se frottent les mains de voir s'enliser.À Rochefort, la directrice du pôle conservation de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) ne« souhaite pas » voir cette autoroute traverser la zone humide du Marais poitevin (voir infographie).Depuis des mois, la directrice la LPO regarde les élus de la région « s'agiter ». C'est qu'ils veulent garder espoir : Jacques Auxiette, président PS des Pays de la Loire, Bruno Retailleau, président du conseil général de la Vendée et sénateur (UMP), et Hugues Fourage, député et porte-parole du groupe PS à l'Assemblée nationale multiplient les appels à Manuel Valls.« Urgent de ne plus tergiverser »
Le Premier ministre, dans un courrier du mois d'août, dit ne pas voir « d'objection à ce que la procédure de consultation soit lancée » tout en demandant « de chiffrer le contournement de Marans ».Tout cela n'est que provocation de la part de la ministre de l'Écologie, selon Bruno Retailleau qui dénonce « le symbole d'un affaiblissement de l'État ».L'ancienne présidente de Poitou-Charentes, a reçu « les instructions » de Manuel Valls, pense Hugues Fourage, pour qui « il est urgent de ne plus tergiverser. »Bussereau y "croit" encore
Sans quoi ? Dominique Bussereau, président du conseil général de Charente-Maritime, qui avoue« y croire » encore, annonçait en octobre « des actions à la limite de la légalité ». Pour Bruno Retailleau, il faudrait entreprendre « s'il le faut, une visite » à la ministre de l'Ecologie. À organiser très vite et avec des arguments convaincants.Faute de quoi le projet pourrait sombrer, en même temps que sa déclaration d'utilité publique arriverait à expiration.http://www.ouest-france.fr/a831-bisbille-autour-de-lautoroute-rochefort-fontenay-3085509