On se souvient (ou pas) de Flèche et sa période de coloriage frénétique monochrome, et du self-control dont j'ai dû faire preuve pour ne pas intervenir et le laisser explorer sa créativité naissante. Avec le temps qui passe, je prends de la bouteille (je n'ai pas dit que j'en avale le contenu, hein!), et avec le deuxième enfant, je ne suis pas loin de toucher le sommet de la zenitude.
Est venue comme chaque année l'heure de la Noël et de toutes les joyeusetés décoratives qui vont avec. Pour la 2e année consécutive, nous décorons nos fenêtres de Window art.
Alors pour le lecteur inculte en déco fenestrale voilà ce à quoi peut ressembler la chose:
Comme les bambins dont je suis la génitrice sont âgés de 5 et 3 ans 1/2, c'est moi qui fais le tour en noir et les garçons se chargent du remplissage. Cette année, Flèche est dans une phase de conscience de la limite et du réel, ce qui se traduit non pas par une obéissance sans faille à sa maman (on peut rêver), mais par des dessins proches du réel et sans dépassement. C'est ainsi que les arbres sont verts et les étoiles jaunes.
Titours se frotte pour la première fois au Window Art. Il faut dire que l'utilisation du tube de couleur est assez pénible pour un petit, puisqu'il faut à la fois presser et colorier. Alors après avoir vérifié qu'il comprend le maniement de l'outil, je le laisse faire tout seul. Je répète plus fort JE LE LAISSE FAIRE TOUT SEUL. Incroyable non? On a là un enfant de 3 ans 1/2 armé d'un tube de couleur salissante et dont l'œuvre sera exposée aux yeux de tous sur nos fenêtres et moi je m'efface, laissant le champ libre à la créativité de ce petit Picasso en devenir. On mesure la performance établie ici et on observe une minute de silence en guise de respect. Et comment parviens-je à un tel niveau de détachement, vous demandez-vous tout bas, ou tout haut? Je vous livre mon secret sans plus vous faire languir: je quitte la pièce. Purement et simplement. Et je vais faire autre chose.
Une dizaine de minutes plus tard, ce sont 2 garçons ravis qui viennent m'annoncer qu'ils ont fini. "Moi j'ai fait un sapin de Noël", me dit Flèche. "Moi j'ai fait orange" me dit Titours. C'EST LE MOINS QU'ON PUISSE DIRE!
Nous avons baptisé cette œuvre "la flaque". Les extras-lucides auront bien entendu reconnu un bonhomme de neige. La flaque étant d'une épaisseur considérable, elle n'a pas acquis au séchage cette propriété translucide qui caractérise le Window Art. Il a fallu la coller à l'envers pour reconnaitre les traits du personnage initial que je m'étais escrimée à dessiner en détail le soir d'avant.