Finalement, le plus dur pour moi lorsque je tenais Zazen, c’était de me lever le matin…
Je ne suis pas du matin. C’est ferme et définitif.
Pas du tout du tout du tout.
Mon premier travail en industrie était un travail de nuit, je travaillais le week-end de 17H à 5H le matin. Autrement dit, juste 3 jours de travail mais au cours desquels je faisais mes 36H hebdomadaires… Rythme assez éprouvant puisque 12H de travail par nuit, avec seulement 12H pour récupérer entre chaque poste… Mais qui m’a habituée, après 5 années de ce traitement là, à assez bien résister à la fatigue, aux journées longues et aux nuits blanches…
Parce que, dormir la journée, le samedi ou le dimanche, vous avez déjà essayé, vous ? Ben c’est pas évident. Tout le monde est en week-end (normal), alors c’est soit la perceuse du voisin qui vous réveille à 9H alors que vous êtes couchés depuis seulement 3H, soit les p’tits voisins du premier qui mettent la musique à fond (« T’as vu l’heure ?!? » « Ben quoi ? Il est quand même 11H… »)
Bref, depuis lors, je suis résistante au stress, à la fatigue, au manque de sommeil. (La seule chose de bien que m’aura apporté ce boulot en fait, du moins, si ce genre de rythme peut être considéré comme « bien »…)
Ensuite, je suis passée à des horaires « normaux », je suis repartie bosser « normalement » la semaine, en retrouvant les joies des repas de famille du dimanche (ça c’est bien)… Mais aussi les interminables files d’attente le samedi au supermarché… Ou les joies d’aller skier en week-end sur des pistes noires de monde ! (tournure sarcastique bien sûr !)
Cependant, puisque je suis ingénieur-chercheur, j’ai des horaires assez flexibles : le « forfait journée » me permet d’arriver quasiment à l’heure de mon choix le matin (dans la limite du raisonnable bien sûr…). Donc je suis rarement au boulot avant 8H30 voire 9H parfois. Et encore, j’arrive tôt comparé à certains ! Mais je repars plus tôt aussi… Ca peut tout aussi bien être à 19H30 qu’à 17H, c’est en fonction de ma charge de travail. Bref, c’est coolissime… (Pourvu que ça dure) !
Donc, puisque c’est assez tranquillou côté horaires, je me lève tôt (6H30)… Mais prends 45 minutes rien que pour mon petit déjeuner !
Il me faut du temps pour émerger… Je ne suis vraiment, vraiment pas du matin… Ou de ceux qui filent sous la douche à peine le doigt de pied sorti du lit !
Non, moi il me faut prendre conscience de mon lever, me faire à l’idée que je dois me préparer pour aller bosser, bouquiner un peu en buvant mon thé, aller faire un tour sur internet pour vérifier mes mails, etc.
Autrement dit, Zazen qui ouvrait à 7H du mat’, c’était pour moi un vrai supplice !
Imaginez…
Lever 4H50 (oulà !). Petit déj : 20minutes (2ème oulà !). Douche : 10 minutes. Brossage de dents : 10 minutes (j’ai toujours longuement brossé mes dents, phobie de la carie…) Maquillage (quand même, faut pas exagérer non plus !) : 30 minutes (y’a du boulot à cette heure là…) Habillage : 20 minutes (il faut trouver quoi porter, le casse-tête !)
6H20 : je file… En baillant…
6H35 : Je baille, j’achète le journal du jour pour les clients…
6H50 : je mets les croissants au four… J’ouvre les volets, je baille, je lève le rideau… Tadaaaaa !
6H55 : brrrr… Il fait froid à cette heure là… Je baille en claquant des dents… Et je sors les tables et chaises d’extérieur, sur la terrasse du café…
7H : 1ers clients… Plus le temps de bailler, avec le sourire !
Et oui, 7H du mat’, nécessaire pour accueillir les vrais lève-tôt, qui veulent prendre un petit café et lire leur journal avant que n’arrive leur car qui les amènera au boulot… Ou les vrais couche-tard, qui viennent prendre un dernier petit verre avant d’aller au lit ! (Veinards !)
C’est aussi les premières heures de confidences de la journée, lorsque des clients de comptoir passent juste 10 minutes, mais mettent à profit ce temps de pause pour me raconter leur histoire, leur vie, leurs malheurs… Alors que l’on ne se connaît absolument pas… Juste pour parler avec quelqu’un de leurs inquiétudes, de leurs soucis… Pour partager un peu, parler tout simplement de ce qui les tracasse, avec une personne neutre qui saura les écouter sans vraiment les juger ou essayer de les orienter vers un choix davantage guidé par leur intérêt personnel…
Bref, une oreille amicale qui les soulage et leur permets de laisser s’exprimer leurs préoccupations en toute liberté.
C’est aussi ça, la vie d’un café… Savoir écouter sans juger… Recevoir et donner un peu de son temps… Et bien souvent, le prix du café, c’est ce que certains payent juste pour voir un sourire dans leur dure journée de labeur…
Et ils sont un peu réconfortés par la chaleur du café noir, qui réchauffe aussi leur cœur et leur permet de voir que le monde n’est pas aussi froid qu’il peut sembler…
Finalement, ça vaut le coup de se lever pour ça. Non ?
Café Fort-Royal
Du sirop de cannelle, ou de la cannelle en poudre
Du rhum ambré
Un expresso de qualité (What else ?)
De la chantilly ou de la crème fouettée maison
Pour la crème fouettée : il faut de la crème fleurette entière très froide, avec les petits grains d’une gousse de vanille fendue en deux, et battue en chantilly dans un saladier très froid lui aussi. Le mettre au frigo 15 minutes avant la préparation… Puis transférer dans une poche à douille.
Un siphon fait aussi très bien l’affaire (dans ce cas faire infuser la vanille dans la crème et filtrer avant de mettre la préparation dans le siphon…)
Préparation : 5 minutes
Dans une tasse à thé, ajouter à l’expresso bien chaud une dose de sirop de cannelle (soit une grande cuillère à soupe), ou 1 cuillère à café de cannelle en poudre avec un peu de sucre (1 cuil à café aussi, cela fait très bien l’affaire…)
Ajouter une cuillère à soupe de rhum ambré.
Remplir l’espace restant dans la tasse avec la crème fouettée, en montant une jolie corolle à la poche à douille (ou avec la bombe de chantilly).
Saupoudrer de cannelle en poudre, ajouter une paille coupée aux deux tiers pour la déco, et servir accompagné d’un petit spéculoos !
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