Alpha House // Saison 2. 10 épisodes.
BILAN
Après une première saison décevante pour une série non dénuée de potentiel, Alpha House est une série que j’apprécie pour son côté loufoque. Cependant, ce n’est pas Veep et c’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c’est que l’on n’a pas la même chose à l’écran et la mauvaise c’est que ce n’est pas de la politique dépeinte de façon aussi cinglante et efficace. Du coup, je trouve donc légèrement dommage que Alpha House n’aille pas suffisamment loin dans sa façon de faire et l’on se retrouve donc avec une série qui manque toujours d’ambition. Il y a de bonnes séquences humoristiques et en grande partie grâce à John Goodman (Inside Llewyn Davis) qui est à mes yeux le meilleur élément de cette série mais disons que j’ai envie de voir encore plus surtout qu’avec l’approche des élections, nous suivons par exemple les besoins de Gil John Biggs de rester sénateur. Mais c’est aussi avant tout une série qui cherche à nous montrer qu’il n’est pas simple d’être un républicain. Car la vision des choses des républicains n’est pas du tout celle des démocrates actuellement au pouvoir. Nos sénateurs préférés, Biggs, Gaffer, Guzman et Bettencourt, doivent alors trouver un moyen de rester dans la course et ce n’est pas toujours facile mais le but de Alpha House est de nous raconter comment rester dans la course de façon cocasse.
Les loufoqueries s’enchaînent encore et encore ce qui rend le spectacle assez vivant dans son ensemble. Le but de cette saison est de ne pas se reposer sur les lauriers de la première et de donc de nous offrir des choses légèrement différente, notamment dans la façon d’organiser les épisodes. On sent que l’humour se fait légèrement plus présent et peut-être même plus intelligent. La façon dont Alpha House tente de dépeindre chacun des personnages est alors plus légère, plus efficace, notamment en prenant en compte des sujets politiques actuels. Cela permet d’ancrer un peu mieux Alpha House dans une certaine forme de réalité alors que ses personnages sont tout sauf des politiciens que l’on a réellement envie de croire. Ils sont tout de même sacrément bête parfois mais au fond le but de cette comédie n’a jamais été de raconter la vérité, simplement de nous raconter une vision de la réalité avec un angle drôle. Les séries mettant en scène des républicains cela existe mais pas vraiment sous un angle aussi drôle. Disons que l’on a par exemple Blue Bloods qui met en scène une famille de républicains, les Reagan, dont les points de vue politique ont une grande importance dans la vie de la série, notamment lors des repas familiaux du dimanche.
Pour ce qui est de Alpha House, sa vision des choses est différente car le but est d’être une forme de porte parole ambivalent. A la fois car la série discrédite parfois ce qui se passe, mais aussi car la série parvient à transformer certains éléments assez importants en réflexions sur les républicains modernes. Je pense que l’une des introductions les plus réussies de la saison c’est celle de la sénatrice Peg Stanchion incarnée par Janel Moloney (The Leftovers, A la Maison Blanche) qui permet à la fois de faire un certain lien avec les séries politiques (elle a joué le rôle de Donna Moss dans la série de Aaron Sorkin, A la Maison Blanche) mais aussi mettre en avant un aspect plus extrême de la politique. C’est une façon comme une autre d’ancrer un peu plus Alpha House dans une certaine réalité politique, d’autant plus que des caméos, comme celui de Bradley Whitford (qui incarnait Josh Lyman dans l’ancienne série de NBC) apportent là aussi un peu de piquant à une série qui en manquait cruellement durant sa première saison. La seconde saison est notamment plus travaillée grâce à une vision des choses beaucoup plus lumineuse alors que la première saison, probablement par manque de moyens, s’était concentrée et finalement enfermée.
En libérant un peu la série, Alpha House gagne une fois de plus des points. Tous les personnages de la série vont avoir droit à leur petite histoire que l’on va pouvoir suivre sur les 10 épisodes de la saison. C’est souvent des histoires de famille où tout se passe souvent mal afin de créer des situations amusantes ou encore la vision politique que chacun peut avoir et qui est confrontée à quelqu’un d’autre. La politique dans Alpha House reste intelligente. C’est une vraie force dans la série mais qui n’était pas assez bien mise en avant dans la première saison à mon goût. D’ailleurs, je m’étonne de ne pas m’être ennuyé devant cette seconde saison que j’ai regardé au même rythme que la première (deux épisodes voire un seul par semaine) alors que je m’étais surpris à bailler au corneille durant les 11 épisodes de la première saison. Quoi qu’il en soit, c’est donc une série assez intelligente d’un point de vue purement politique et c’est tout ce que je pouvais demander de la part de la série. La série se permet aussi de se moquer de tout un tas de choses une fois de plus, et notamment des mormons.
C’est probablement l’un des trucs les plus drôles qu’il y ait dans cette seconde saison. Mais c’est une façon aussi d’explorer des thématiques différentes et de creuser la série dans tous les sens. On parle aussi de l’homosexualité qui reste un sujet assez tabou chez les républicains mais qu’il était justement intéressant de traiter au sein d’un groupe de républicains qui se veulent modernes et donc avec une vision soi-disant moins étriquée des choses que les autres. C’est sans parler des thématiques familiales plus générale, du mariage au divorce. La série s’amuse et nous offre donc tout un tas de choses différentes dans une seconde saison bien plus réussie que la première. Il y a parfois une légèrement impression de trop plein ou encore de pot pourri de tout un tas de choses mais cela ne veut pas pour autant dire que ce sont de mauvaises idées. Bien au contraire, j’ai par exemple adoré cette idée de parodie de télé-réalité. On sent que la série sait dans quelle direction elle veut aller alors que ses personnages sont bien plus à l’aise avec ce qu’ils nous racontent et qu’ils nous permettent de ressentir les liens que les lie. Je suppose que l’on peut aussi espérer une saison 3 étant donné que je vois mal comment ceux qui ont apprécié la première saison ne seraient pas revenus pour une aussi bonne seconde salve d’épisodes.
Note : 7/10. En bref, une seconde saison parfois fouillie mais mieux travaillée et réussie que la première qui avait fini par me lasser.