Exodus : Gods and Kings // De Ridley Scott. Avec Christian Bale et Joel Edgerton.
Alors que le film tombe sous le coup d’une terrible polémique autour du White Washing assumée par un Ridley Scott plus raciste que jamais, Exodus n’est pas fondamentalement un mauvais film. Disons que durant les 2h30 de spectacle que l’on nous offre, je n’ai jamais ressenti une once d’ennui. Il y a des scènes assez efficaces et je pense notamment à la façon dont les plaies d’Egypte sont insérées dans l’histoire, ou encore à certains moments où le film se veut assez viscéral. Le but est clairement de faire un péplum sombre, très sombre, assumé jusque dans son aspect visuel particulièrement noir. Pour ce qui est de ce visuel, je dois avouer que j’ai été légèrement gêné car je l’ai vu en 3D et que les lunettes 3D assombrissent bien souvent l’écran. Pour le coup, on avait l’impression d’être en pleine éclipse solaire tout au long du film. Pire, dès que celui-ci s’assombri (lors de l’une des plaies par exemple), on ne voit presque plus rien à l’écran. C’est dommage car les effets spéciaux, les décors, tout reste assez grandiose et somptueux. De ce point de vue là, Ridley Scott a su s’entourer des bonnes personnes.
L’histoire d’un homme qui osa braver la puissance de tout un empire.
Ridley Scott nous offre une nouvelle vision de l’histoire de Moïse, leader insoumis qui défia le pharaon Ramsès, entraînant 600 000 esclaves dans un périple grandiose pour fuir l’Egypte et échapper au terrible cycle des dix plaies.
Le scénario d’Exodus a beau ne pas manquer de rythme à mes yeux, il est tout de même plein de facilités en tout genre. Adam Cooper (Le casse de Central Park), Bill Cottage (Le casse de Central Park), Jeffrey Caine (GoldenEye) et Steven Zaillian (La Liste de Schindler) auraient probablement pu faire certaines choses différemment. Cela aurait rendu le spectacle alors un peu mieux construit. L’erreur est peut-être de ne pas avoir suffisamment développé les personnages. On se retrouve donc avec d’un côté un Ramsès dont on ne sait presque rien si ce n’est sa soif de pouvoir et son enfance dans l’ombre d’un cousin plus adulé par son père que lui. Et de l’autre côté avec un Moïse qui, une fois passé ses origines parentales, n’a finalement pas grand chose à nous raconter sur sa vie et son passé en dehors de ce que l’on a à l’écran. Le film a cependant beau être long (2h30 tout de même), je ne me suis pas ennuyé. Le scénario a beau avoir des défauts, le spectacle reste assez bien rythmé. On nous emmène un peu de partout et le film n’a de cesse de nous raconter des choses, mettre en scène des combats, etc. Il faut dire que l’histoire que Exodus raconte se déroule sur plusieurs années (on va même faire un bond de 9 ans à un moment).
Ridley Scott met tout cela en scène à sa façon, peut-être pas de sa manière la plus inspirée. Disons qu’on a connu des films du réalisateur qui étaient un peu moins faciles à faire. On sent qu’ici il s’est plus amusé avec une partie de l’histoire du christianisme, celle de Moïse. L’histoire est racontée avec énormément de libertés et du coup à certains moments (notamment lors du tsunami), je n’ai pas eu les frissons que je rêvais d’avoir. C’est un peu comme le fait que la mise en scène est hermétique à tout sentimentalisme. Pour un grand émotif du cinéma, je n’ai pas versé une seule larme et n’ai jamais eu la gorge nouée ce qui aurait probablement pu arriver si le film prenait en considération les besoins du spectateur pour des choses plus intimiste. Exodus se veut donc hollywoodien, se revendique en tant que tel, s’amuse sans trop forcer et visuellement ne nous offre peut-être pas le spectacle de nos rêves. Cependant, il y a quelque chose d’anormal là dedans, je n’ai pas trouvé le film mauvais et surtout je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Et Christian Bale en Moïse ? Je reste là aussi partagé. Il n’est pas mauvais mais pas brillant non plus.
Note : 5.5/10. En bref, un divertissement qui n’ennui pas pendant 2h30 malgré tous ses défauts.