Termanology « Shut up and rap » @@@
Sagittarius Laisser un commentaireEn regardant l’année qui s’est écoulée, je me suis rendu compte que pas mal de sorties n’ont pas fini entre mes mains ou mes oreilles (le dernier AOTP sorti en Octobre, l’EP de Blu & Nottz, le solo de Von Pea, la mixtape de Mike Will Made It…) par manque de temps pour écouter, encore moins pour écrire. Entre ça et les mails musicaux à traiter en dehors du taf… Je m’en mords souvent les doigts car je sais pertinemment que je peux passer à côté de belles choses et je m’en excuse. Des fois je me botte le cul pour écouter des sorties mineures dès que je peux, histoire de marquer le coup, c’est le cas de Shut up and rap, qui est en théorie le troisième album de Termanology. J’ai dit « mineure »?
Soyons francs entre nous: Termanology a été un rappeur largement surestimé. Décrit comme un sauveur du rap avant la sortie de Politics As Usual (car il faut le dire, ce MC originaire de Boston spirituellement connecté à Big L et Big Pun était extrêmement prometteur), la douche fut tiède pour un disque qui devait être une sorte de Illmatic de son époque. Ses deux albums collaboratifs avec le producteur Statik Selektah (1982) et Lil Fame (le mi-bon mi-mauvais Fizzyology) l’ont bien démontré. Et son second album G.O.Y.A. je n’en parle même pas, j’en avais pas du tout entendu parler, c’est dire à quel point Terma a dégringolé de nos listes. Cependant on peut toujours leur laisser une nouvelle chance.
Shut up and rap est produit par un beatmaker dont le nom nous dit absolument rien (Billy Loman) et contient énormément de featurings avec plein de blases qu’on connaît encore moins. En vrai, cela rassemble plus à une compilation qu’un album solo et c’est d’emblée un mauvais point. Mais écoutons avant de s’avancer. Termanology s’énerve tellement sur son premier couplet de « The War Begins » qu’il ferait fumer les pneus. On sera rapidement étonné de l’aspect smooth des samples utilisés (la plupart archi-usés pourrait-on dire), comme sur « Get Away » (featuring la brochette pas si saignante Reks, Skyzoo & Torae), « I’m Good » (qui échantillonne le grand classique « Lujon » d’Henri Mancini) ou encore « Oh Yes« , plutôt classe. On s’attarde sur les samples pour éviter de penser à la faiblesse de quelques beats (« Reality« ) et un Termanology qui peine à sortir de la mêlée bien que ses rimes et son flow fassent mouche. Et encore, il énerve à forcer. Pour l’anecdote, la chanteuse Lumidee (souvenir!) donne signe de vie sur « I Fucks With You« .
Un petit miracle survient dans les derniers instants, sur les morceaux bonus, avec El Wave (feat Willie The Kid), grâce à une prod d’Alchemist qui utilise un sample qu’on connaît bien en France car c’est celui qui a servi pour « Tout n’est pas si facile » des NTM. Mais de toute façon, Shut Up and Rap n’est vraiment pas le type d’album auquel on s’attend de la part d’un MC qui a encore pas mal de choses à prouver, et ce n’est pas cet album qui lui permettra se faire remarquer à nouveau hélas.