Ces décors romantiques, énigmatiques rendent fertiles les imaginaires des artistes. D’abord, la neige offre des jeux de contrastes inédits. Il n’est plus temps de travailler le détail, il n’est plus temps d’être minutieux, il est bien plus temps de manier une unique couleur sur une vierge page, de dompter toutes les nuances qu’elle offre avec minutie.
Et même quand les montagnes ne sont pas recouvertes de la neige de décembre, elles offrent la possibilité de prouesses graphiques nouvelles. Les jeux de perspectives, le vide et tout ce qu’il incombe, l’altitude, les reliefs, autant de promesses faites au crayon fou d’un dessinateur ambitieux. Et quand la neige se marie aux reliefs qui prennent pour amante la verdure, le décor rêvé pour des aventures singulières prend pied. Car dans ce cadre naît l’histoire solitaire et le fait collectif, le sentiment personnel et l’émotion partagée. On n’a de vertige qu’en gardant un contact avec le sol, les histoires de montagne font alors de nous des explorateurs les pieds sur terre et la tête dans les nuages, pris par les vertiges d’aventures aux ressentis majorés par les altitudes.
dessin et intro Soakette