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"- C'est quoi, le talent ?
Michelangelo réfléchit.
- C'est ce qu'on a en soi et qu'on se croit obligé d'exprimer." (p. 121)
Ce que j'ai aimé :
Quand il arrive dans le petit village de Carrare, Michelangelo est un être dominé par l'orgueil et la colére. Il vient d'endurer la mort d'Andréa, un jeune moine qu'il admirait et doit mantenant choisir les marbres qui serviront au tombeau du pape Jules II. La mort le cerne.
Il va vivre six mois dans ce petit village, aux côtés des tailleurs de pierre, de Cavallino, doux fou qui se prend pour un cheval et est amoureux d'une jument, et surtout de Michele, en enfant de six ans dont la mère vient de mourir.
Ces rencontres le transformeront irrémédiablement.
Michelangelo jour après jour se réconcilie avec l'enfance, grâce à Michele, mais aussi grâce à Cavallino qui a su conserver dans sa folie sa naïveté d'enfant.
"Cavallino est tout l'inverse. Peu lui importe de ne pas ressembler à un cheval. Il est ce qu'il désire être, tout simplement. Et Michelangelo, en le regardant caresser la crinière de sa belle jument blanche, se demande si le plus fou des deux n'est pas celui qui reste de l'autre côté de la barrière du rêve, celui qui poursuit la beauté sans jamais l'atteindre." p. 131
Ce roman est une petite pépite avec des fulgurances dans le style : "Dans la lumière de l'aube, l'homme aux pieds nus fend le vent, le coeur ébloui de bonheur." p. 178. Des poèmes illuminent les pages :
"La chevelure de pluie s'est défaite.
De l'orage naît l'espoir infini
D'un amour retrouvé
Qui s'arrache à l'oubli
Pour ressusciter la mémoire de l'enfant
Dans le coeur de l'homme." p. 211
Il nous parle d'enfance, d'art, d'innocence, de lâcher prise, bref du bonheur d'être simplement là, ici et maintenant...
"Il avance, poussé par le bonheur, ébloui par le visage de sa mère qui ne s'efface pas, qui reste à portée de main, de mémoire. Il l'appelle sans cesse et toujours elle lui sourit. Un sourire qui le force à la paix, à l'abandon sans rémission de ses peurs. Comme jadis lorsqu'elle le prenait dans ses bras pour le consoler.
Il éprouve la joie simple d'être en vie, le miracle du rêve qui arrache le sourire du gouffre.
Il n'y a plus de gouffre. Je danse sur l'herbe de mon enfance." p. 214
Ce que j'ai moins aimé :
- Rien.
Premières phrases :
"La lumière entre par les fenêtres en ogives. Michelangelo joue avec les particules de poussière qui, projetées par le faisceau lumineux, viennent se cogner contre la table en marbre. Les mains agiles du sculpteur passent de l'ombre à la clarté sans se lasser. Il attend."
Présentation de l'éditeur :
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Une pépite découverte grâce à la blogosphère, après avoir listé les livres préférés des blogueurs pour la rentrée littéraire 2013
Pietra Viva, Léonor de Recondo, Sabine Wespieser éditeur, 2013, 240 p., 20 euros