La Commission Européenne s’intéresse à la communautés open-source et le montre en déclarant vouloir aider le développement open-source, en promouvant la méthode des patches de façon à permettre l’ajout de nouvelles fonctionnalités. Comme l’explique Pierre Damas, chef de secteur à la direction générale aux technologies de l’information (DIGIT), c’est une façon de renvoyer l’ascenseur à une communauté dont tout le monde profite, directement ou indirectement : « Nous utilisons beaucoup de composants open source que nous adaptons et intégrons, et il est temps que nous contribuions à notre tour ».
Les décideurs de la CE reconnaissent en effet que l’open-source a sensiblement réduit leurs coûts en matière de TIC (technologies de l’information et de la communication), ce qui a facilité la modernisation des services publics et le renforcement des acteurs des TIC européennes. Selon Damas, la politique interne de la CE est donc en train de changer : les logiciels open-source sont de plus en plus sollicités. Lorsqu’un achat de logiciels est à l’étude, les solutions open-source sont désormais considérées au même titre que les solutions propriétaires. De fait, la CE utilise déjà beaucoup d’outils open source, remarque Pierre Damas, y compris pour les serveurs, les solutions Web et les systèmes d’exploitation : « Nous avons plus de 10 000 serveurs Web Apache, plus de 1800 hôtes exécutant Red Hat Linux et Drupal sera le CMS de base du nouveau site web Europa. Nos développeurs utilisent beaucoup d’ outils open source et de bibliothèques de code », ajoute Damas.
On peut quand même rappeler que l’intérêt pour l’open source ne date pas d’hier. Cela fait presque 10 ans (en 2005) que la DIGIT avait lancé un bureau Linux pilote sur lequel était utilisée la suite logicielle OpenOffice. Mais la Commission Européenne entend aujourd’hui passer la vitesse supérieure et éliminer les obstacles qui entravent le développement du logiciel libre, ce qu’elle vient d’annoncer lors d’une conférence à Bruxelles. La CE souhaite en particulier clarifier certains aspects juridiques, comme les droits de propriété intellectuelle ou les droits d’auteur, ce qui, prévient Damas, n’est pas une mince affaire. Il est attendu que ces initiatives motivent les fonctionnaires de la Commission Européenne pour promouvoir l’utilisation de logiciels libres et open source à la Commission. La CE devrait ainsi définir sa nouvelle politique en faveur du logiciel libre au premier trimestre 2015. En attendant, Damas a donné un aperçu de cette politique lors d’un atelier sur les normes ouvertes et l’attribution des marchés des TIC, le mercredi 3 décembre. Cet aperçu montre qu’il sera proposé des alternatives pour la messagerie, les groupware et les infrastructures logicielles. Et lorsque viendra le temps de renouveler les solutions de bureau, la CE publiera un appel d’offre sur la base de spécifications techniques, où les solutions open source auront toutes leurs chances.