Ça fait très longtemps que je n’ai pas testé de DVD sur le blog ! Le dernier en date est celui de Ronan Fournier-Christol et son désormais célèbre « les Secrets de photographes animalier ». Deux nouveaux opus sont même sortis depuis. Les fans sont ravis !
Je réveille donc cette catégorie du blog avec le test d’un nouveau DVD : Madagascar – Les trésors verts de l’île rouge, un film de … ah tiens ! de Ronan Fournier-Christol ! Promis, j’ai pas fait exprès … euh si en fait
Pourquoi à nouveau ce cinéaste spécialisé en films et documentaires animaliers ? Parce que j’aime son travail. Nous avons été très nombreux à avoir adoré « les Secrets de photographes animalier » (qui au passage a notamment remporté le prix spécial du jury au festival du film nature de Namur). Je ne m’avancerais pas trop en affirmant que des passions sont nées grâce à cette trilogie.
Même si celle-ci à fait découvrir Ronan Fournier-Christol au grand public, il n’en demeure pas moins qu’il a produit et écrit d’autres documentaires animaliers :
- Le banquet des loutres (Prix du jeune Public et Coup de coeur du Jury du Festival Nature et Environnement de Grenoble 2011)
- Pantanal, le dernier sanctuaire du jaguar
- Madagascar, les trésors verts de l’ile rouge Madagascar, séléctionné aux festivals animaliers de Namur et de Ménigoute
Je vous invite à vous rendre sur le site internet de la société de production Songes de Moaï pour découvrir en détail tout ça.
C’est la toute dernière production que j’ai voulu vous faire connaitre, Madagascar, les trésors verts de l’ile rouge. Me demandez pas trop pourquoi ! Peut-être parce que je ne suis jamais allé à Madagascar (dans le Pantanal non plus d’ailleurs !
Toujours est-il que j’y suis allé franco
- Genre : Documentaire animalier
- Durée : 1 h 44 (2 x 52mn)
- Audio : français
- Production : Songes de Moaï
- Réalisation : Ronan FOURNIER-CHRISTOL
- Musique : Yannis DUMOUTIERS
- Avec la participation de Jonah RATSIMBAZAFY, Directeur Exécutif du Groupe d’Etude et de Recherches sur les Primates de Madagascar (GERP).
- Résumé :
Ce film dévoile un paradis écologique d’une richesse inouïe, un patrimoine naturel merveilleux, à protéger de toute urgence. Madagascar, la 5e plus grande île du monde, est une véritable Arche de Noé. En effet, elle abrite une faune dont 80% des espèces sont uniques au monde. Ici, des oiseaux multicolores, des reptiles surprenants et de facétieux lémuriens se partagent des biotopes remarquablement variés. Des savanes d’altitude jusqu’aux forêts luxuriantes de la côte Est, en passant par les forteresses minérales des Tsingys, c’est un sanctuaire à la beauté fascinante. La caméra de Ronan Fournier-Christol a réussi à s’immiscer auprès des animaux en toute tranquillité, afin de nous offrir des instants de vie authentiques, émouvants et inoubliables.
- Et enfin la bande annonce :
Le test du documentaire
Le scénario
On pourrait penser que pour créer un documentaire il suffit de lancer une succession d’images d’animaux, de paysages (jolis si possible) avec une musique (jolie aussi), du texte et une voix. C’est faux ! Ronan Fournier-Christol a écrit là une vraie histoire, avec un scénario et des vrais personnages qui existent.
Un scénario certes plus ou moins imposé par la nature, des personnages certes pas toujours très coopératifs mais il y a une histoire. Avec un début, un milieu et une fin. Une histoire entrecoupée d’anecdotes , d’aventures et d’émotions.
Nous sommes je crois en France, assez mal éduqués à l’image. Je suis en tant qu’instit bien placé pour dire que le décryptage audio-visuel est très rare dans les classes de primaire. Comprendre le mécanisme d’une vidéo, d’un documentaire, d’un film nous est difficile. Disons que nous sommes plus dans le rôle du spectateur passif et moins dans celui du spectateur actif et décripteur !
Pourquoi je vous dis ça ? Et bien parce ce que si je suis resté 2 x 52 minutes scotché devant mon écran d’ordinateur, ça n’était pas seulement dû à la beauté des paysages et des animaux du documentaire. Non. Aussi et surtout parce ce que ce documentaire là a un vrai sens narratif.
On ne s’en rend pas compte mais pour passer d’un animal à un autre, d’un paysage à un autre, il y a toujours un lien, un enchainement. Ça rend le film très fluide. Un peu comme une composition de photo : on ne se rend pas compte que notre regard est guidé par des lignes directrices. Là c’est pareil : notre attention est guidée par des enchaînements travaillés que nous ne percevons pas.
Et puis il y a des petites histoires dans l’histoire. Comme celle de ce caméléon un peu maladroit cherchant à conquérir une femelle ! Ça n’est pas du Alfred Hitchcock évidemment mais il y a une part de suspens. Ça rajoute aussi de l’intérêt.
Je ne vais pas transformer ce test en une séance de décortication image par image, mais il me semble important de vous montrer 3 exemples d’enchaînements :
- un passage explique l’effet du ruissellement de l’eau sur l’érosion des sols. Pour la scène suivante, nous naviguons sur cette même eau au travers d’un fleuve,
- découvrir une nouvelle espèce se fait en plusieurs étapes : plans larges pour situer le milieu de vie, plus près pour bien situer l’action, puis des gros plans afin de connaitre l’animal,
- on passe un petit moment au sol avec des rapaces de l’île et, en une fraction de seconde, on est dans le ciel. Pas seul. Avec ces mêmes rapaces. L’occasion d’admirer l’île vue du ciel. Ça parait simplissime dit comme ça. Mais c’est indispensable.
Le documentaire n’est fait que d’enchainements destinés à faciliter la compréhension et relancer constamment l’intérêt du spectateur. Voilà pourquoi, croyez-moi, vous ne vous ennuierez pas une seconde en regardant Madagascar, les trésors verts de l’ile rouge.
Le message
Choc dans les dix dernières minutes : le spectateur vient de passer 1h00 à contempler la beauté de la faune et de la flore malgache. Malgré les quelques piques de rappel sur les menaces au cours du film, on se prête à croire que tout va bien. En effet, on ne voit pas de traces d’urbanisation.
Mais d’un coup, avec le témoignage de Jonah Rastsimbafay, le documentaire passe du statut de beauté merveilleuse à celui de beauté menacée.
Avec les conséquences du travail des orpailleurs, la déforestation des forêts d’eucalyptus, la gestion de l’invasion des criquets et surtout la culture sur brulis. Toutes ces activités humaines menaçant certaines de très nombreuses espèces animales.
Ronan Fournier-Christol propose plus que le simple constat du « tout va mal« . Une analyse certes rapide mais nécessaire est avancée : la population malgache est surtout victime de sa pauvreté. Le discours de Jonah Ratsimbafay est sans concession. Il est aussi porteur d’espoir et réussi la prouesse, malgré la dureté du constat, de donner une vraie raison d’espérer.
Le décor
Evidemment, Ronan Fournier-Christol n’a pas posé ses caméra sur l’île de Madagascar par hasard ! Le simple fait d’évoquer ce nom nous emmène déjà dans des paysages somptueux.
Cela va sans dire : le milieu dans lequel est tourné le documentaire est prodigieux. Je vous l’ai dit, j’ai eu la chance d’aller par deux fois à la Réunion. J’ai retrouvé par moments des similitudes entre les deux iles : des décors et des scènes incroyables.
Ceci étant, il ne suffit pas de photographier un bel endroit pour en faire une belle photo ! (ouf, sinon bon nombre de blogs, dont le mien, auraient du souci à se faire
- 1er art : l’architecture ;
- 2e art : la sculpture ;
- 3e art : les « arts visuels », qui regroupent la peinture et le dessin ;
- 4e art : la musique ;
- 5e art : la littérature, qui inclut la poésie ;
- 6e art : les « arts de la scène », qui regroupent le théâtre, la danse, le mime et le cirque ;
- 7e art : le cinéma ;
- 8e art : la photographie (c’est nous !)
- 9e art : la bande dessinée (source Wikipédia)
Les photos, au sens de plan fixe, sont très belles. Je me souviens avoir été bouche bée en découvrant certaines images : des couchers de soleil, le mimétisme de certains insectes, l’attitude des mammifères, … bref, Ronan Fournier-Christol a l’oeil du photographe nature.
Et puis, pour ceux qui aiment les animaux (tout le monde ici en fait
La musique
Alors là … j’en ai encore les poils tout hérissés ! C’est le compositeur Yannis Dumoutier qui est l’auteur de la magnifique musique du documentaire. Je suis d’une nature curieuse et j’ai lancé une recherche internet pour en savoir plus sur cet artiste.
Figurez-vous que M. Dumoutier n’est pas un lapereau de 3 semaines
Loin d’être omniprésente, la musique colle parfaitement et concourt à l’ambiance prenante.
Je revois encore les scènes suivantes qui n’ont très franchement rien à envier à certains films de cinéma :
- le survol des hauts plateaux de l’ile en compagnie des rapaces comme pour se mettre à la place des oiseaux.
- l’immersion sous l’eau. Les images accompagnés par la musique de Yannis Dumoutier vous plonge dans une ambiance incroyable. On a envie de pousser le son à fond !
- le passage décrivant les hauts plateaux désolés et secs, presque sans vie apparente est aussi superbe. Le retour de la musique (je vous l’ai dit, elle n’est pas présente en permanence pour mieux l’apprécier) renforce cette impression de désolation et de dureté,
- et dans la même scène, le réalisateur nous montre la présence d’une oasis contrastant avec les proches hauts plateaux désertiques. La musique devient alors plus joyeuse, entrainante, et le sourire revient très vite sur les lèvres.
Je vous assure que ce compositeur est un magicien !
Des apports naturalistes
Je suis un grand fana des informations naturalistes du type records, incroyables mais vrai. Vous savez les trucs du genre « le venin de ce scorpion pourrait tuer 10 hommes adultes« . A tel point que j’emprunte souvent des livres du genre dans le rayon nature … et enfant de la bibliothèque !
Avec ce DVD j’ai été servi (et je ne vous dévoile pas tout !) :
- vous apprendrez pourquoi les lémuriens ont pu évolué tranquillement , et bien plus que nulle part ailleurs
- pourquoi certaines espèces de lémurien passent beaucoup de temps à se faire des papouilles
- quel animal est capable d’ingurgiter des doses de cyanure qui tuerait n’importe quel humain !
- pourquoi un lémurien pratique la géophagie (et surtout pas moi !)
- pour quelle raison le fossa est une énigme pour les scientifiques
- et bien d’autres …
J’ai aimé :
- pouvoir regarder d’une traite les 2 x 52 minutes sans voir le temps passer et sans m’être jamais ennuyé
- la musique de Yannis Dumoutier. J’en ai longuement parlé dans le test. J’en remets une couche : formidable.
- la beauté des images. Qu’elles soient de paysages ou d’animaux. Quasiment chaque plan, chaque scène est une photo à encadrer.
- les textes lus. En plus de son talent de cinéaste, Ronan Fournier-Christol possède celui de l’écriture. Les phrases sont percutantes, amusantes. Et la voix du narrateur est très agréable.
- le message d’espoir pour préserver la faune et la flore malgache malgré la situation critique
- les textes lu ne sont pas intrusifs et laissent le temps d’observer
J’ai moins aimé :
- Aux changements de sites de l’île, présenter une petite incrustation carte avec un joli point rouge vous êtes ici permettrait de mieux se situer (bon en même temps je fais parti des gens qui ont un planisphère accroché au mur de leur salon !)
- J’aurais bien voulu visionner quelques scènes du tournage. J’aime bien les making off. J’aime bien découvrir les trucs des réalisateurs. Et donc, j’aurais apprécié que Ronan Fournier-Christol évoque pour nous quelques anecdotes de tournage.
Comment obtenir le film ?
La première façon, qui fonctionne à 100% est de vous rendre directement sur la page de présentation du site de Ronan Fournier-Christol en cliquant ici. Cerise sur le gâteau, (j’ai failli écrire feuille d’eucalyptus sur la branche !
La deuxième façon, beaucoup plus aléatoire, est de tenter votre chance en participant au petit jeu-concours que je mets en place. C’est maintenant une habitude sur le blog, tous les livres et DVD que je teste pour vous sont mis en jeu ! D’une parce que ça me fait plaisir et de deux parce que ça vous fait plaisir non ?
Alors si vous êtes joueur, c’est très simple : répondez (bien) à ces 2 questions dans les commentaires. Si vous êtes plusieurs à répondre juste, alors je tirerai au sort le commentaire gagnant avec le site randomizer.org.
- Question 1 : en quelle année a été fondée la société de production audiovisuelle Songes de Moaï ?
- Question 2 : quelle est la seule femme photographe ayant participé au tournage de « Les secrets des photographes animaliers n°3″
Le tirage au sort aura lieu le lundi 10 novembre à 12h00.
TRÈS IMPORTANT : si vous ne voyez pas apparaître votre commentaire … c’est normal ! Rassurez-vous, il est bien enregistré dans la base de données mais pour éviter que vous ne vous copiez les uns sur les autres … je ne le fais pas apparaître tout de suite. Hé hé hé, que croyez-vous, vous avez à faire à un instituteur rodé aux meilleurs techniques de pompages
Bonne chance et bon courage !