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Critiques Séries : Marco Polo. Saison 1. Episodes 2 et 3.

Publié le 22 décembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Marco Polo // Saison 1. Episodes 2 et 3. The Wolf and The Deer / Feast.


Je pense que le plus gros problème de Marco Polo à ce moment c’est que la série ne semble pas trop savoir ce qu’elle veut être et où elle veut réellement aller. C’est une série qui oscille entre plusieurs genres à la fois, celle de la série historique qui a envie de nous raconter une belle histoire épique dans des décors exceptionnels et puis nous avons la série qui veut être un peu tout et trop à la fois dans sa façon de délivrer des séquences d’action, de l’héroïc-fantasy assez amusant et efficace en somme. Mais ce n’est pas deux univers qui semblent bien s’accorder dans Marco Polo pour le moment car la série n’a pas trouvé de façon de joindre les deux bouts à mon humble avis et c’est ce qui lui porte le plus de préjudices bien entendu. Je ne dis pas que Marco Polo ne peut pas évoluer et grandir dans le bon sens mais franchement, pour le moment il n’y a pas énormément de choses brillantes. C’est avant tout une belle série, qui cherche à le démontrer sans cesse. Il y a donc de la contemplations de décors, d’une tortue, etc. tout cela est d’ailleurs assez beau et donne quelque chose d’assez magique à l’écran. Mais je me demande si au fond les meilleurs moments de la série ne sont pas ce qu’il y a de plus ridicule et frivole. Car quand la série s’amuse et s’écarte un peu de ce qu’elle semble faire pour être « Netflix worthy » elle devient intéressante.

Avec « The Wolf and the Deer », on sent que les scénaristes de Marco Polo veulent familiariser un peu mieux les téléspectateurs avec les personnages et l’univers de la série. On nous introduit alors son système mercantile, les conflits politiques qui prennent un peu plus de place, et comment Marco Polo tente de vivre là dedans et semble finalement assez isolé de ce monde. Mais c’est un peu comme le premier épisode, la série ne parvient pas vraiment à trouver l’équilibre entre les deux et cela délivre donc quelque chose de terriblement médiocre. Car j’ai envie de voir des choses plus impressionnantes d’un point de vue scénaristiques. La série n’a de cesse de faire dans le contemplatifs, le m’as-tu-vu mais ce n’est pas forcément ce dont j’ai besoin et ce dont j’ai envie. Cet épisode est donc surtout concentré sur l’histoire et bien moins sur la narration de celle-ci. On nous expose donc tout un tas de choses amenées à être développées par la suite (et c’est en partie ce qui va se passer, fort heureusement pour nous, avec « Feast »). Ensuite le problème c’est que parmi la tonne de personnages qu’il y a dans Marco Polo, on a l’impression que très peu de personnages sortent réellement du lot.

Alors que cela devrait justement devenir une série bien plus globale, incluant des intrigues entre les personnages, etc. sauf que tout le monde semble plus ou moins jouer dans son coin son petit truc et le téléspectateur semble assez délaissé. Prenons par exemple le cas de Marco, le héros de la série. On ne comprend que très peu de ses motivations et de ses actions dans la série pour le moment alors qu’il est tout de même sensé être le héros de l’histoire. Le fait que l’on ne comprenne pas forcément tout pour le moment ne nous permet pas de le cerner et donc de l’apprécier comme il se doit. Oui, nous avons qu’il veut accéder à Silk Road afin de retrouver son père mais quoi d’autre ? Car c’est très flou et très maigre pour le moment. Il n’y a donc pas énormément de choses nouvelles et surtout intrigantes autour de lui. Je me demande si au fond ce n’est pas une façon de nous raconter le tout en sous marin, de jouer avec ce que le téléspectateur peut penser de lui avant de nous dire qui il est réellement. Sauf que ce n’est pas ce que j’attends de la part de Marco Polo. Mais ce que j’aime tout de même dans « The Wolf and the Deer » c’est que l’on a de quoi s’attacher au personnage grâce à des moments d’émotion sur ses problèmes existentiels.

Si l’Empereur est mort, cela permet à Jia Sidao, ara The Cricket Minister, d’accéder au pouvoir. C’est tout de même assez amusant la façon dont le pouvoir et le jeu de pouvoirs prend forme dans Marco Polo. La série veut aussi être une vraie épopée asiatique sur les enjeux politiques de ces régions accouplées à quelque chose de beaucoup plus sympathique du point de vue visuel. Car ce qu’il y a d’intéressant dans cette région du monde ce sont les arts martiaux. Je ne suis pas forcément le plus grand consommateur de films asiatiques qu’il soit, surtout dans le registre du kung-fu mais je dois avouer que les arts martiaux c’est quelque chose qui peut être merveilleux à l’écran. J’ai été émerveillé par 47 Ronin, j’ai beaucoup aimé Man of Tai Chi, parmi les plus récents mais pour ce qui est un peu plus vieux, j’ai beaucoup de sympathie pour le Tigres et Dragons d’Ang Lee. Tous ces films ont une vision du samouraï qui même si le scénario n’est pas toujours efficace, visuellement les combats sont tout de même travaillés et efficaces. C’est ce qui se déroule également dans Marco Polo alors que les combats sont justement tous plus efficaces les uns que les autres.

Je suis certain que ces scènes de combat, surtout dans cet épisode, ne sont pas là par hasard et que le tout est un peu trop calculé à l’avance, mais cela fonctionne très bien. Ce qui est dommage c’est que cet épisode passe son temps à rouler sa bosse avant de réellement nous prouver ce qu’il a sous le capot. J’aurais aimé que les 15 dernières minutes, qui ont tout de même efficaces voire excellentes, soient à l’égal du reste de l’épisode qui est d’une médiocrité bien pâle. Kublai Khan, après avoir découvert avec l’aide de Marco que son frère Ariq l’avait trahi, il va aller le voir tout en sachant que peu de choses peuvent être faites pour réparer cette relation. Tout cela permet à l’épisode de réellement changer la direction de la saison mais « Feast » n’en bénéficie pas nécessairement. Mais les conflits politiques prennent donc le centre de Marco Polo et je pense que cela permet d’améliorer drastiquement la série qui donne une impression un peu moins centrée sur chaque personnage mais quelque chose de beaucoup plus global en somme. Je pense que c’est un épisode qui prononce aussi l’envie de la part de Marco Polo d’être une série différente et de grandir.

C’est, durant les deux premiers épisodes, une série bourrée de quelques clichés un peu problématique, une série confuse qui ne sait pas trop ce qu’elle veut être et ce qu’elle va être, sans parler de son approche historique qui n’est pas toujours d’une fluidité réussie. Mais je reste malgré tout persuadé que Marco Polo a largement de quoi faire sur la longueur et c’est ce que je vois dans cet épisode et l’avancée qu’il nous apporte. Au centre de cet épisode on retrouve donc l’inévitable confrontation entre Jia Sidao, le Chancelier de la dynastie Song et Kublai Khan, le leader mongolien de la dynastie Yuan. Maintenant que l’Empereur de la dynastie Song est mort, Sidao se prépare à résister aux attaque de Khan. Sidao s’est présenté depuis le début de la saison comme une sorte de manitou de la tactique. La façon dont la série exploite son univers est tout de même assez étonnant dans cet épisode même si les éclats de génie sont encore trop rares pour être notés. Le challenge, le combat, etc. tout cela participe forcément à prendre le téléspectateur aux tripes et à nous donner l’impression qu’il se passe énormément de choses dans Marco Polo.

Je pense donc que Khan et Sidao sont pour le moment les personnages les plus intéressants dans Marco Polo alors que notre héros, Marco, est presque au second plan et dont on ne sait finalement pas grand chose pour le moment. On ne nous laisse pas forcément l’occasion de passer un moment aussi intéressant que prévu. Le reste de l’épisode est donc dédié à notre héros, Marco, et je crois que son aventure est pour le moment ce qu’il y a de moins intéressant dans la série. Comme quoi… même ce qui peut être réellement intéressant dans une série au premier abord peut aussi devenir ce qu’elle réussie le moins.

Note 4.5/10 et 5.5/10. En bref, l’évolution se fait lente et douce.


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