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Festivus, ou comment le Noël parodique de la série Seinfeld est devenu un phénomène de société

Par Jsbg @JSBGblog

2013-fest

Depuis plusieurs semaines déjà, les sapins adornés inondent vos flux Facebook et avec eux l’odeur de vin chaud se mêle aux interprétations plus ou moins heureuses d’ «étoile des neiges». Noël approche et en télévision ça se traduit par un banquet plus ou moins digeste de Christmas specials. A l’instar des huîtres on aime ou on déteste et si, comme Wikipédia m’en informe, on assiste à une surmortalité multifactorielle inquiétante du mollusque marin depuis 2008, les specials en tous genres ne sont eux pas prêts de disparaître.

Que faire? Dresser un hit parade des meilleurs épisodes et les comparer avec leurs homologues d’outre-saison (Saint-Valentin, Saint Patrick, Thanksgiving ou encore Halloween) ? Chercher à analyser les liens étroits entre commerce et télévision, compiler une wish list à partir de placements de produits pour la tweeter @OfficialSanta ou se borner à transcrire les bons sentiments qui disparaissent à la tombée du dernier feuillet de nos calendriers ? Vous l’aurez compris, rien de tout ça.  C’est à un conte de saison auquel vous êtes conviés, un jour de fête à célébrer, une alternative aux files de Manor, aux crises de foies gras et au « divin enfant ».

Les origines de cette tradition sont multiples et les rites qui la compose diffèrent selon les récits. Je vous parle d’un temps que les moins de…disons seulement, pour situer l’époque, que les téléphones n’ont pas d’écrans, que s’ils sont tactiles, il ne sont pas portables et que la seule application consiste en une roue de plastique transparente qu’il faut faire tourner pour composer son numéro, un chiffre à la fois.

Nous sommes à New York, veille de Noël : Frank Costanza cherche un cadeau à offrir à son fils George. L’objet de convoitise se présente enfin à lui, il pose sa main sur une poupée, la dernière du rayon. Un autre homme s’en empare au même moment, c’est l’altercation. Tandis que les coups pleuvent de la main de Frank, il se demande si une alternative n’est pas possible. La poupée est détruite, Festivus est né.

On dit volontiers ici et là que Frank se serait exclamé « A Festivus for the rest of us » tel un cri de ralliement pour laïques et autres sceptiques de Noël. On dit également que s’il est responsable de sa popularisation (Seinfeld saison 9, épisode 10, 1997), certains des rites de Festivus furent hérités d’une tradition de la famille O’Keefe. Le jour de fête n’avait pas encore de date définitive et il se déroulait en réponse à des événements familiaux. Ainsi, selon Daniel O’Keefe (père du scénariste de Seinfeld, Dan), « A Festivus for the rest of us » aurait été prononcé en référence au décès de sa mère et le premier Festivus se serait tenu en 1966 en célébration de son premier rendez-vous avec sa future femme.

Daniel O’Keefe est aujourd’hui décédé, Seinfeld a diffusé son épisode final en 1998 mais la horde de païens qui célèbre Festivus s’accroît. Il est désormais célébré le 23 décembre en réponse au caractère religieux et consumériste de Noël. Ainsi, il n’est pas rare de voir fleurir des Festivus poles à côté des scènes de nativités dans les espaces publics afin de prôner la séparation entre le gouvernemental et le religieux.

Si vous êtes séduits à l’idée d’un jour de fête simple et sincère, voici les coutumes à observer:

Les 4 piliers (et demi) de Festivus

I. Le poteau/bâton en aluminium

En réponse directe au sapin de Noël, un poteau en aluminium (Festivus pole) sera le symbole totémique de Festivus, il sera mis en évidence au centre de la pièce le 23 décembre uniquement. Il est strictement prohibé de le décorer. Aussi, on préférera réutiliser une tringle de rideau, empiler des cannettes de bière vides ou tout autre objet faisant l’affaire qui ne requiert ni dépense, ni travail superflu.

II. Le repas de Festivus

Il n’y a pas de plat typique pour le repas de Festivus, mais pour rester dans l’esprit, on conseillera quelque chose de facile à préparer et de peu onéreux, pâtes ou encore surgelés sont d’excellents candidats. Ils seront servis dans des assiettes en carton ou dans le cas de surgelés, dans leur emballage d’origine. Les mets de fast food sont également une possibilité.

III. La séance des doléances

La séance des doléances (The airing of grievances) a lieu dès que le repas prend fin. Il s’agit ici, pour les invités, de communiquer à tour de rôle les diverses manières dont ils ont été déçus par les autres invités durant  l’année. Bien que certaines pratiques modernes tendent à autoriser les invités plus frileux à écrire anonymement deux ou trois doléances sur une feuille puis à les placer dans un chapeau pour être ensuite tirées au hasard, le dogme voudrait qu’elles soient exprimés face à face.

IV. Le festin de force

Le festin de force (The feast of strength) est le pilier récréatif de Festivus. L’hôte choisit un adversaire autour de la table, ce dernier doit lutter et parvenir à plaquer les deux épaules de l’hôte au sol. Festivus continue tant que cette condition n’est pas remplie. La personne choisie peut décliner si elle a mieux à faire.

0. Les miracles de Festivus

N’hésitez pas à porter l’attention sur tout miracle de Festivus. Un miracle de Festivus est tout événement ordinaire et facilement explicable.

Think outside the (gift)box, Happy Festivus !

Erol Gemma

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