"Papa was not a Rolling Stone" de Sylvie OhayonL'histoire:
Stéphanie (Doria Achour) vit à la Courneuve dans les années 80. Coincée entre une mère laxiste (Aure Atika) et un beau-père violent (Marc Lavoine), elle rêve de s'échapper de son quotidien. Quitter sa cité devient une obsession. Elle se lance à corps perdu dans la danse pour se construire un avenir loin de ce qu'elle connait...
Mes impressions:
Je n'avais pas d'a priori avant cette séance et je dois dire que j'ai été très agréablement surprise! Sylvie Ohayon adapte son propre roman autobiographique à l'écran, dans un premier long métrage. L'ensemble est frais et surprenant pour un sujet déjà maintes fois développé...
La reconstitution d'une banlieue dans les années 80 est saisissante : vêtements, habitudes et même langage, on y croit. D'ailleurs les dialogues très bien construits font mouche, ils participent à cette impression de fraîcheur.
Doria Achour (Stéphanie) et Soumaye Bocoum (Fatima), les deux jolies révélations de ce film.
Marc Lavoine (qui ne fait pas partie de mes acteurs fétiches) épate dans un rôle de composition parfait pour lui. Les deux révélations du film sont bien-sûr les deux actrices principales Doria Achour et Soumaye Bocoum. Elles se débattent comme elles peuvent, chacune avec ses armes, pour survivre dans un quotidien morose. On redécouvre les textes de Jean-Jacques Goldman, collants parfaitement à chaque situation...une belle découverte!
la bande annonce
"Gemma Bovery" d'Anne Fontaine
L'histoire:
Gemma et son mari viennent s'installer en Normandie. Anglaise, elle découvre les charmes de cette belle région et s'attache à ses nouveaux voisins. Mais Gemma s'ennuie...
Mes impressions:
En réalité, "Gemma Bovery" est une double adaptation : il s'agit de la mise sur écran de la bande dessinée de Posy Simmonds, elle-même librement adaptée de l'histoire de "Madame Bovary" de Gustave Flaubert.
"Gemma Bovery" de Posy Simmonds / Copyright bedetheque.com
La précédente bande dessinée de Posy Simmonds "Tamara Drew" avait également été adaptée en 2010, avec la même actrice. Gemma Arterton est solaire, sensuelle et incarne à merveille une Emma Bovary contemporaine. Sans tomber dans le travers d'un calquage primaire au roman de Flaubert (qui aurait sans doute été un peu indigeste), la force du récit est de sans cesse faire des allers retours entre l'oeuvre littéraire et son équivalent dans notre vie actuelle : cela permet de rendre vivants et terriblement modernes des personnages et des situations du XIXème siècle. Intemporels...
Un trio saisissant : Gemma l'ingénue (Gemma Arterton), Martin le confident (Fabrice Luchini) et Hervé de Bressigny le tentateur (Niels Schneider, vu dans les films de Xavier Dolan)
Gemma Arterton est filmée avec sensualité et délicatesse : une mèche de cheveu négligemment laissée sur un cou gracile, des lèvres boudeuses...on tombe assurément amoureux de cette jeune femme.Fabrice Luchini est parfait en observateur de cet archétype féminin. On le connait grand amateur des textes littéraires, et d'autant plus de Flaubert. Le rôle était donc tout indiqué pour lui.
Enfin, ne soyons pas chauvins mais je dois avouer que la campagne normande est particulièrement belle! Je scrutais chaque détail pour savoir où avait été filmée telle ou telle scène : il semblerait qu'Anne Fontaine se soit baladée dans le Pays de Caux (mon fief!), entre Rouen, Veulettes-sur-Mer et Doudeville...
La bande annonce à découvrirPour aller plus loin, j'en profite pour vanter le travail incroyable réalisé sur les manuscrits de Flaubert, présents à la bibliothèque de Rouen. La Ville de Rouen a en effet travaillé sur les brouillons, et toutes les notes de Flaubert pour enrichir son texte.
Si vous voulez jeter un oeil : http://www.bovary.fr
Bonnes séances...