Au banc d'essai : "La prochaine fois je viserai le coeur" et "Interstellar".
"La prochaine fois je viserai le coeur" de Cédric Anger
L'histoire:
Franck (Guillaume Canet) est gendarme dans l'Oise. Ses collègues et lui enquêtent sur un tueur en série qui sévit dans la région et semble tuer au hasard. L'affaire se corse lorsque le tueur semble être...un gendarme!
Evitez de croiser Guillaume Canet sur la route... copyright allocine.fr
Mes impressions :
Glaçant...voilà un thriller qui ne laisse pas indifférent!
L'affaire reprend un fait divers de l'année 1978 dont je ne me souvenais pas : Alain Lamare, gendarme dans l'Oise, avait laissé derrière lui une véritable psychose en blessant des femmes sur la route. Selon les témoignages et l'enquête de l'époque, le tueur disait à ses victimes avant de les blesser "attention je vais vous faire mal". Il a également envoyé de nombreuses lettres manuscrites aux gendarmes qui le traquaient, en concluant toujours par "la prochaine fois je viserai le coeur", devenu le titre du film. Alain Lamare aurait été diagnostiqué "héboïdophrène", forme de schizophrénie où le passage à l'acte criminel serait fréquent. Ses symptômes étaient nombreux : hallucinations, tocs ou automutilations...Un garçon à ne pas croiser dans une ruelle sombre!
La reconstitution des décors et costumes de la fin des années 70 est saisissante : électroménagers et cuisines désuets, voitures en pot de yaourt et fringues vintage...best of!
Sophie (Ana Girardot) dans la toile du sombre Franck (Guillaume Canet). Copyright allocine.fr
Les deux rôles principaux confiés à Guillaume Canet et Ana Girardot sont denses et impressionnants. Le réalisateur a eu la judicieuse idée de nous proposer un scénario vu par le prisme du tueur. On ne nous explique pas pourquoi il agit ainsi et c'est tant mieux. Aucune explication n'avait d'ailleurs été avancé à l'époque donc pourquoi en inventer une?! L'enquête en elle-même est également au second plan. Ne reste qu'un tête-à-tête avec le tueur, implacable et froid...
Glaçant je vous disais!
"Interstellar" de Christopher NolanL'histoire:
Il semblerait que notre sort soit en jeu dans quelques années : des tempêtes de sable recouvrent tout et affament les hommes. Cooper (Matthew McConaughey) monte une expédition spatiale pour trouver une autre planète habitable et sauver l'Humanité...
Mes impressions :
Oui bon, résumé comme ça, on pense immédiatement à tous les films "catastrophe" déjà vus...et on n'aurait pas tort!
Christopher Nolan s'est fait plaisir : après "Inception" (2010) et la saga des Batman "the Dark Knight" (2008-2012), il signe un très beau film de fin du monde. Esthétiquement parlant, il est superbe. De belles images et tous les ressorts habituels sont utilisés pour qu'on ne s'ennuie pas une seconde. On ne regrette pas sa place au cinéma! Pour moi, ce ne sera pas un film coup de coeur mais un très bon film de divertissement; ça tombe bien, c'est ce que je lui demandais!
Un budget pharaonique pour une réalisation soignée et très esthétique. Copyright allocine.fr
Un très beau film catastrophe qui comporte néanmoins de nombreuses incohérences assez génantes. Je ne parle pas ici d'incohérences scientifiques puisqu'il semble que le film se tienne bien. Christopher Nolan s'est entouré d'une armée d'astrophysiciens, astronautes et autres théoriciens diablement qualifiés en la matière pour rendre crédible son propos. Moi-même étant parfaitement ignare dès qu'il s'agit d'étoiles ou de simple gravité, je leur fais totalement confiance! Non je parle plutôt de maladresses un peu désagréables comme de faire habiter le héros juste à côté de la dernière base de la NASA au milieu du désert... ou de choisir l'issue de la mission dans la navette spatiale alors que le projet est en place depuis plus de 20 ans! Je ne parle même pas du fait d'envoyer Franck (Matthew Mc Conaughey), honnête père de famille et ancien astronaute (pouf ça tombe quand même vachement bien!) en mission pour sauver le monde, et qu'il retrouve ses marques par magie, sans avoir pratiqué depuis des années. On oublie également l'entraînement physique nécessaire avant ce genre de mission spatiale (non les astronautes ne s'entraînent pas toute leur vie pour rien tout de même?!). Bon, je pourrais passer ma journée là dessus mais ce n'est pas si grave...j'ai passé un bon moment en faisant abstraction de tous ces petits détails!Christopher Nolan humanise son propos ésotérique par la relation père-fille, mise au centre du film. Copyright allocine.fr
J'ai une réserve concernant le jeu de Matthew McConaughey, qui m'avait épatée dans tous ces derniers films. Là, je l'ai trouvé un peu ennuyant, avec sa voix de texan bougon et sa mono-expression. Aurai-je fait une overdose de Matthew? Je ne peux m'y résoudre...
bonnes séances!