Ces nouvelles ont été publiées entre 1978 et 2008. Dommage qu'elles ne soient pas datées dans la table des matières, cela m'aurait permis de voir si mes préférées sont toutes plus ou moins de la même période. Parce que si je n'irai pas jusqu'à dire qu'il y a à boire et à manger dans ce recueil, il faut reconnaître que certaines histoires sont bien plus anecdotiques que d'autres. En fait, jusqu'à la nouvelle éponyme, je me suis un peu ennuyé (en dehors du texte " Le lait paternel " où un soldat récupère et élève un bébé après le massacre d'un village indien). Mais à partir de " Femme nue jouant Chopin " et pendant les trois nouvelles suivantes, je me suis régalé.
Erdrich met en scène des hommes et des femmes, la plupart du temps des indiens du Dakota du Nord, écartelés entre modernité et traditions. Elle nous les montre le plus souvent à un moment crucial, un point de bascule où les relations évoluent, en bien ou en mal, et elle décline de manière récurrente les thèmes de l'identité, la tribu, la mémoire. Elle inclut par ailleurs avec une facilité déconcertante une dose de poésie et des éléments oniriques proches d'un certain réalisme magique. Il se dégage ces récit une vraie puissance narrative, beaucoup de minutie dans les descriptions et un art consommé de las chute.
Un recueil certes inégal mais dans lequel j'ai aimé cheminer, même si ce fut parfois sur la pointe des pieds. Et incontestablement, Louise Erdrich est une grande conteuse.
Femme nue jouant Chopin de Louise Erdrich. Albin Michel, 2014. 368 pages. 22,90 euros.
Les avis de Cathulu et Jostein.