Le billet de JPROCK :
Ah les Nits
!
Le trio batave se pose en groupe talentueux dont on devient addict à vie dès qu’on a la chance de les voir en concert.
Car là où n’importe quel band propose une idée, The Nits nous en offre une multitude, orchestrées dans des compos géniales d’une précision diabolique dont chaque arrangement est une dentelle
musicale ciselée avec talent et inventivité.
Le trio hollandais est sans nul doute LE groupe inclassable le plus talentueux de sa génération …
Récit d’une soirée magique et parfaite en tous points et sans la moindre faute de goût.
C’est devant une AB en mode théâtre flex que les Hollandais montent sur scène sur le coup de 20h30.
D’emblée dès les premières mesures de « Radio Shoes » qui ouvre le bal on bénéficie d'un son magistral et d’un lightshow somptueux, et on se dit que les trois hommes vont nous gratifier d' un
spectacle total d’une précision digne d’une horloge suisse.
Puisant dans un répertoire où chaque perle succède à une autre plus précieuse encore, Henk Hofstede (guitares, harmonica , claviers et voix ) Rob Kloet ( drums et backing vocals) et Robert Jan
Stips ( claviers, piano et lead et backing vocals) sont indissociables et témoignent d’une cohésion musicale si pointue et huilée qu’on n' imagine pas un seul moment le groupe privé d’une de ses
trois individualités.
L’osmose est totale au sein de cette machine de guerre bourrée de sensibilité et d’émotion qui nous transporte dans un univers magique où chaque note a sa place et où chaque son semble être un
rouage indispensable au bon fonctionnement d’une boîte à musique étonnante à la finesse diabolique.
Et lorsque qu’en troisième titre les hollandais attaquent « Nescio « on se dit que pour proposer un tel chef-d’oeuvre après moins d’un quart d’heure de concert il doit leur en rester pas mal sous
le pied.
En effet...
« Boy in a Three « nous enchante, « Schwebebahn » , « Soap Bubble Box » et « Office at Night « nous transportent de plaisir avant que « The Train « ( ah cette rythmique ! ) et « Cars and Cars »
ne nous emmènent réellement au septième ciel.
La voix de Henk parfaite dans son interprétation, le jeu diablement précis et presqu' irréel de Rob aux drums et les notes de piano aériennes d’une limpidité troublante de Robert Jan nous
ensorcellent et nous mettent la larme à l’oeil.
Impossible de ne pas être conquis à moins d'être sourd !
Car la magie des Nits réside dans cette faculté de transcender chaque titre, de lui donner ses lettres de noblesses sans jamais puiser dans le déjà vu.
Le groupe crée et innove constamment et s’épanouit encore jour après jour, car après 40 ans de carrière la joie de jouer est toujours présente et transpire par chaque pore de leur peau.
« Adieu Sweet Bahnhof » est repris en choeur par la foule, « A Touch of Henri Moore » déconcerte toujours avec bonheur l’auditeur, puis l’enchaînement « Dapperstreet » / « Port Of Amsterdam »
clôture avec classe un set magistral.
La salle est debout et l’ovation est immense.
Le public en veut plus c’est évident, et le sourire aux lèvres les trois hommes reviennent pour un bis avec « The Swimmer » et « In The Dutch Mountains » dans une version qui nous laisse K.O.
Deux autres rappels suivront ensuite devant une audience aux anges qui passerait bien la nuit entière à écouter ce groupe magistral au répertoire inépuisable.
On a droit à « J.O.S. Days » puis ensuite à « Aloha Drums « et à une étonnante reprise des Beatles avec « Tommorrow Never Knows « en guise d’au revoir .
Plus de 120 minutes de grâce et de bonheur.
En bord de scène Henk, Rob et Robert Jan saluent caméra à la main , filmant l’enthousiasme de ce public fidèle qui depuis plusieurs décennies est présent au rendez vous.
Un grand moment d’émotion qui rassemble artistes et public dans une belle communion sincère.
Une fois de plus les Nits ont démontré qu’il sont un groupe majeur de l’histoire du rock et que leur seul tort afin d' accéder à une énorme notoriété fut sans doute d’être hollandais.
Gageons que s’ils étaient nés en Angleterre ou aux USA ils seraient devenus énormes.
Allez comprendre…
Mais pour nous tous qui les aimons et ne ratons pas une occasion de vivre les moments magiques de leurs prestations live magistrales, ils sont et resteront toujours un étincelant diamant que l’on garde précieusement dans un bel écrin au fond de notre coeur.
Amen !
Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK.
Setlist :
Radio Shoes
dAdAdA
Nescio
Ting
Boy in a Tree
Schwebebahn
Soap Bubble Box
Office at Night
The Train
Cars & Cars
The Panorama Man
Ice Princess
Bike in Head
Adieu Sweet Bahnhof
Think It Over
Christine's World
A Touch of Henry Moore
Dapperstreet
Port of Amsterdam
Encore:
The Swimmer
In the Dutch Mountains
Encore 2:
J.O.S. Days
Encore 3:
Aloha Drums
Tomorrow Never Knows
(The Beatles cover)