Si la mode des hackathons se répand rapidement parmi les institutions financières du monde entier, rares sont les initiatives qui s'adressent exclusivement aux collaborateurs de l'entreprise. C'est pourtant le choix qu'ont fait les Banques Populaires pour leur première expérience en la matière et les résultats en démontrent toute la valeur.
L'idée est née il y a quelques mois au sein d'i-BP, la filiale informatique du groupe. Elle portait une ambition « simple » : rapprocher des populations – bancaires et informatiques – qui se connaissent mal et ont souvent des difficultés à communiquer au quotidien. Une problématique d'autant plus sensible dans une structure telle que celle des Banques Populaires, dispersée sur le territoire (i-BP est présente dans 5 grandes villes françaises) et composée d'une vingtaine d'établissements distincts.
Naturellement, l'organisation de ce hackathon a dû aussi composer avec ces contraintes. Le déroulement en a ainsi été découpé en 2 grandes phases. Dans un premier temps, les « banquiers » ont été invités à réfléchir et soumettre leurs idées d'innovation sur le thème retenu : l'entrée en relation. Une dizaine de propositions a été recueillie et 4 d'entre elles ont finalement été retenues, à l'occasion d'une séance de « pitches », qui s'est tenue en visioconférence le 19 novembre.
Dès lors, les projets sélectionnés étaient présentés sur le réseau social interne des Banques Populaires et les discussions pouvaient s'engager, en particulier entre les porteurs d'idées et les 20 développeurs qui devaient participer au hackathon proprement dit. Pendant un petit mois, l'ensemble des collaborateurs intéressés avaient l'opportunité d'affiner les approches envisagées et de préparer les réalisations à venir, tout en permettant à chacun de faire connaissance avec ses collègues…
Le 15 décembre au soir, les participants étaient réunis pour le démarrage de la partie la plus intense de la manifestation. Après une courte introduction, les porteurs d'idées « métier » exposaient leur projet en quelques minutes, dans le but de séduire les développeurs et les convaincre de les rejoindre. Il était alors temps de constituer les équipes (fixées à 5 développeurs par projet). Signe de la passion ambiante, quelques-unes commençaient immédiatement à s'organiser pour la suite des événements.
Ce n'est pourtant que le lendemain que les choses sérieuses allaient commencer, car il n'était pas question de faire travailler des salariés de nuit. Le matin venu, le démarrage semblait difficile pour beaucoup des participants : par où commencer pour produire une application complète, en 2 jours, en collaboration avec des inconnus (ou presque) ? Mais il ne pouvait être question d'hésiter longtemps et, très rapidement, la mécanique s'est mise en route : définition des priorités, répartition des tâches et en avant !
Un point d'étape, sous forme de courtes présentations, permettait de mesurer le chemin parcouru à la fin de cette première journée. Beaucoup d'optimisme, d'enthousiasme et de promesses pour le lendemain… mais point de démonstration à ce stade. Il ne faisait cependant plus guère de doutes que les résultats seraient exceptionnels, tant il était évident que les projets avaient tous déjà bien progressés. Il ne restait pourtant que quelques heures pour finaliser les réalisations.
Enfin, mercredi 17 décembre, à 15 heures, tous les développements s'interrompent et les derniers détails des présentations finales sont mis au point. Quelques minutes de « pitch » pour chacune des équipes, une session de questions-réponses avec les membres du jury (représentants des Banques Populaires, d'i-BP et de BPCE) et les délibérations commencent, longues et certainement difficiles car tous les participants se sont véritablement surpassés.
Sans entrer dans les détails, les 4 applications créées couvrent toutes les étapes de l'entrée en relation, en mixant intelligemment « digital » et humain, dans la ligne de la nouvelle image de marque des Banques Populaires, signée #LaBonneRencontre. Depuis la préparation ludique de l'entretien avec le conseiller jusqu'à l'expression de la satisfaction du client, en passant par des outils d'amélioration de la productivité et une solution originale de découverte de l'offre numérique, c'est une nouvelle approche de bout en bout qui est ainsi dessinée et déjà largement concrétisée.
Cependant, bien plus que par ces réalisations (qui seront tout de même valorisées), le hackathon a apporté aux Banques Populaires une brillante illustration des innombrables opportunités qu'offre la révolution numérique. Tout d'abord, le rapprochement entre les banquiers et les informaticiens est une réussite incontestable : les premiers ont découvert que, contrairement à leurs préjugés, les seconds sont capables de réaliser des miracles, tandis que les seconds ont eu un aperçu de ce à quoi rêvaient les premiers, sans le prisme de cahiers des charges auto-censurés et édulcorés.
D'autre part, chacun de leur côté, les développeurs se sont eux-mêmes surpris, une fois passés les doutes des premières heures, à réaliser ce dont ils ne se croyaient pas capables, alors que les personnes trop immergées dans le quotidien de leur métier se sont mises à penser « hors cadre », en imaginant comment les technologies disponibles aujourd'hui pouvaient les aider à simplifier leur vie ou celle de leurs clients.
Les dirigeants du groupe – dont Serge Matry, directeur général d'i-BP, qui s'est pris au jeu tout au long de l'événement, mais également les membres du jury et tous ceux, nombreux, qui ont fait une apparition lors des présentations – auront également assisté à une démonstration extraordinaire de l'existence de talents cachés dans la banque, de la capacité d'engagement et la passion des collaborateurs, des vertus de nouveaux modes de travail, des possibilités de l'entreprise numérique…
Tout le monde est maintenant reparti dans son environnement habituel (quelques-uns avec leur récompense), en rêvant au prochain hackathon, désormais attendu avec impatience. Mais le plus important sera d'abord de faire infuser les enseignements de cet événement dans toutes les pores de l'organisation, au jour le jour, afin de faire évoluer en profondeur la culture interne et la tourner progressivement toute entière vers l'innovation.
Bravo aux lauréats, à tous les participants et aux organisateurs ! Et merci de m'avoir offert l'occasion de contribuer à cette aventure enrichissante.