One Child // Mini-series. 4 épisodes.
BILAN
En voilà une mini-série bouleversante. C’est à mes yeux la meilleure mini-série que j’ai pu voir cette année et une vraie petite réussite, notamment sur les émotions qu’elle dégage. Je vous avais parlé il y a peu du premier épisode, particulièrement touchant mais aussi surprenant. La façon dont la série évoluait était original mais également efficace. C’était largement différent de ce que l’on a habituellement la chance de voir, notamment pour le portrait qui est fait de la Chine d’aujourd’hui. Pas question de nous plonger dans la Chine campagnarde qui vient des montagnes. Non, le but de One Child est de nous montrer que la Chine est un pays moderne comme les autres où il se passe des choses comme dans d’autres pays. En l’occurence ici, la condamnation à l’injection létale. Au fil des épisodes nous suit les aventures de Mei, cette jeune femme qui a réussi à sortir du pays pour vivre aux Etats-Unis et qui décide de revenir afin de venir en aide à son petit frère, emprisonné pour un crime qu’il n’a pas commis. Katie Leung est une actrice particulièrement touchante qui incarne à merveille cette femme qui n’a peur de rien mais qui va tomber sur des tas d’os. Car oui, il fallait bien qu’elle s’attende à ce que cela ne soit pas aussi facile que ça et elle tombe donc sur des problèmes tout au fil de son chemin pour sauver son frère.
La façon dont One Child s’orchestre est assez intelligente. Au là du constat social et de la Chine d’aujourd’hui, c’est également celui d’un système judiciaire rongé jusqu’à l’os, corrompu, qui laisse les petits innocents au fond du gouffre et qui est même capable de sauver en un clin d’oeil mais d’accuser un autre innocent à la place (en l’occurence ici le meilleur ami) si Mei avait voulu changer les choses et donc sauver son petit frère. Le dernier épisode est probablement le plus horrible. Dans cet épisode Chen Jin est liquidé comme si de rien n’était, en quelques minutes seulement, tout ça dans le dos de sa mère et de sa soeur. Car après tout, il y a toujours quelque chose à cacher et plus cela s’enchaîne rapidement et plus ils ont de chance de s’en sortir, tout simplement. La peine de mort est forcément quelque chose de terrible qui a son intérêt dans certaines situations mais qui démontre aussi facilement ses limites. Je pense que c’était le but de One Child, de permettre aux gens de se rendre compte que la peine de mort peut tuer aussi des innocents et qu’il est parfois impossible de les sauver à temps, peu importe combien de fois ils vont clamer leur innocence. La procédure trouve son intérêt dans ce genre de moments où l’on panique pour les personnages.
Car de voir Chen Jin complètement paniqué à l’idée de ne pas voir sa mère ou sa soeur avant de mourir, de ne pas savoir si son message qu’il veut leur transmettre avant de mourir leur sera réellement transmis, etc. Il y a tout un tas de mystères mine de rien et rien que pour ça, je ne peux qu’être reconnaissant pour la série. L’enquête que mène Mei est tout de même assez réaliste, surtout quand elle se heurte à tout un tas d’obstacles logiques quand on sait qu’elle n’est pas dans un endroit qui veut d’elle ou encore quand elle va un peu trop loin et qu’elle commence à gratter là où il y a de la corruption. One Child prouve donc à merveille qu’elle maîtrise toutes les astuces de la bonne mini-série procédurale, surtout quand il s’agit de gérer les émotions de chacun. On nous donne de l’espoir à certains moments de la mini-série, comme si One Child pouvait sauver Chen Jin jusqu’à ce que finalement on se rende compte que personne ne peut sauver qui que ce soit. Je ne suis cependant pas convaincu que le Un an plus tard était nécessaire. Certes cela permet de voir où l’on en est, comment Mei a grandi et évolué mais je pense sincèrement qu’ils auraient pu éviter puisque cela ne nous révèle que très peu de choses. Un bandeau avec écrit la suite aurait peut-être été plus judicieux.
Note : 9.5/10. En bref, une mini-série bouleversante.