Après avoir été retenu à Cannes dans la sélection de la Quinzaine des réalisateurs, en 2013, Blue Ruin a pas mal voyagé dans divers festivals ( notamment celui du film policier de Beaune en sélection officielle), récoltant une jolie moisson de prix et une belle réputation critique.
L'ayant raté et à Beaune et lors de sa sortie en salles en juin dernier, je me suis rattrapé avec sa sortie en DVD le 12 novembre dernier chez Wild Side, mais alors que je m'attendais partager l'enthousiasme général et être sous le charme de cette histoire de vengeance anachronique, je n'ai pas vraiment pas été convaincu par le résultat final.
Plongé dans une Amérique profonde rurale et poisseuse, le postulat de base puise sa singularité dans le fait de suivre, contrairement aux autres films de vendetta, ce qui suit l'acte de vengeance et d'ouvrir ainsi sur les répercussions d'un tel acte.
Parmi les qualités du film, outre une photographie plutôt remarquée, le jeune cinéaste Jeremy Saulnier possède un certain talent de metteur en scène et une sensibilité esthétique indéniable, qui, pour un second film est encourageant.
Malheureusement, le film se trouve légèrement plombé par un scénario un brin trop minimaliste et décousu. Finalement, on se rend compte que malgré sa singularité de départ, cette histoire de vengeance demeure somme toute classique : un homme recherche le meurtrier de ses parents qui vient de sortir de prison, d'autant plus que le personnage principal nous parait opaque et peu aimable, et du coup, on a beaucoup de mal à entrer en empathie avec lui.
Et la mise en scène pêche également par excès de lenteur : une fois passée le premier acte, la lenteur se fait de plus en plus ressentir seules quelques bribes de scènes un peu fortes (la voiture s'enfonçant dans les terres sur une route fantomatique) retiennent l'attention et nous font sortir de notre torpeur.
Une chasse à l'homme intéressante, mais pas totalement convaincante, et une unanimité critique qui m'a laissé un peu dubitatif.