L’oiseau brûle ses jours par les deux ailes.
Il a eu vent de l’urgence qu’il y avait
à vivre haut et fort. Le vent, il le cisaille
du couteau soyeux de son plumage tendu.
Plus bas, l’enfant dont les jours sont comptés
— on le lui a dit — dessine vite sur le sable
des oiseaux de miséricorde qui le porteront
là-haut avec fièvres et prières dans les plis
du rapace qui aura violemment pris feu.
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André Schmitz (né en 1929 à Erneuville, Belgique) – Les prodiges ordinaires (1991)