C'est simple, on n'avait pas vu talent plus éclatant lors d'un passage au premier long depuis Guillaume Brac et son Monde sans femmes. Lucie Borleteau passe en effet ici dans le grand bain du cinématographe et le fait avec un portrait aux multiples facettes d'une intelligence et d'une justesse précieuses.
Fidelio, c'est l'odyssée d'Alice, mécanicienne de mer et femme affranchie en pleine masculinisation maritime. C'est aussi Ariane Labed, révélation fracassante qui porte la notion de liberté à un tout autre niveau, fragile et fort à la fois. La réalisatrice la filme sans filtre mais avec une sincérité qui évite toute complaisance, particulièrement lors d'instants amoureux vibrants et intenses.
Mais le long-métrage est aussi une plongée qui fait le grand écart entre une portée documentaire et un œil exhumant la beauté de l'océan, transmettant l'exaltant du voyage. Et quand la réalité s'insinue dans les contours de l'aventure (lois du marché, dangerosité masculine...), ça n'est jamais au détriment de ce regard qui transporte son audience dans une vraie expérience de cinéma. Humaine, mais cinématographique. Et donc rare et nécessaire.
Fidélio, l'odyssée d'Alice sort le 24 Décembre en salles, après un prix d'interprétation féminine pour Ariane Labed au festival de Locarno.
Cet article a été posté dans Critiques Cinéma et marqué comme Anders Danielsen Lie, Ariane Labed, Fidelio, Lucie Borleteau, Melvil Poupaud par Jeremy Ponthieux (permalien).