Décès d’Albert Ebossé : Ouverture d’une enquête judiciaire

Après un silence qui n’a que trop duré, l’Etat algérien s’est prononcé sur le dossier du décès de l’attaquant camerounais, Albert Ebossé.
En marge d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a annoncé, en réponse à une question sur le cours de l’affaire du décès du Camerounais Ebossé, l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ordre du ministère public, qui a achevé l’enquête préliminaire sur cette affaire. «L’enquête préliminaire, ordonnée par le ministère public, a été achevée et maintenant une information judiciaire sera ouverte. Le juge d’instruction engagera une enquête contre tout individu suspecté dans le crime ou toute autre personne s’étant rendue coupable de manquements dans sa mission», a déclaré Tayeb Louh. A cet effet, on peut en déduire que tous les acteurs liés de près ou de loin à cette affaire seront entendus et interrogés, jusqu’à ce que toute lumière soit faite sur les circonstances de la mort de ce joueur. Les dirigeants de la JSK, le directeur du stade, le service d’ordre, les coéquipiers du joueur, le médecin ayant tenté de réanimer Ebossé, le légiste qui l’a autopsié ainsi que tous les présents et témoins seront, sans doute, tous entendus dans cette enquête. Pour sa part, Hannachi, qui a décidé de rompre le silence après la dernière sortie médiatique de la famille du défunt, réfute en bloc les accusations de la partie camerounaise. Dans une interview accordée à Radio France internationale (RFI), le président de la JSK a rejeté les accusations de «meurtre prémédité» ou de tabassage. Il a révélé que son mais a bel et bien été tué par ex-attaquant n’a pas été passé à tabac, un projectile : «Non, Ebossé n’est pas rentré aux vestiaires ! Il est tombé juste au niveau du tunnel. Le service de sécurité était dans le tunnel. Je ne pense pas que le service de sécurité ait tabassé Albert Ebossé, alors que les agents l’aimaient. Il était l’ami de tout le monde, y compris la police. Tout le monde l’adorait ! C’est impossible que ce genre de choses soient passées ainsi». Sollicité pour livrer sa réaction par rapport aux résultats de l’autopsie pratiquée par un médecin légiste camerounais, le boss kabyle a poursuivi : «ça m’étonnerai qu’il y ait une autopsie au Cameroun. Elle a été faite à Tizi-Ouzou par un organisme qu’on respecte beaucoup. Ce n’était pas bien de refaire l’autopsie, parce que ça traduit un manque de confiance. L’Etat algérien a fait une autopsie le plus normalement du monde et a donné un peu d’argent. Nous, on doit continuer à verser les salaires du défunt à sa famille. Je pense que ce n’est pas bien ce qu’ils (l’avocat de la famille d’Albert Ebossé et le médecin mandaté, Ndlr) ont dit lors d’une conférence de presse».
Mardi, le ministre des Sports algérien, interrogé par la presse, s’était refusé à tout commentaire, notant tout simplement que «le dossier est entre les mains de la justice algérienne». Mais l’enquête «ne progresse pas», a confié une source proche du dossier à l’AFP.