Ô mOn AmOuR…

Revoir l’homme, et se dire qu’on ne peut plus rien pour lui. Tellement espérer qu’il aille bien, ne pas pouvoir lui promettre qu’on sera là. Ne pas pouvoir lui dire « ton mal être me fait peur ». Le laisser seul… Se dire qu’on ne veut pas être sa planche de salut, mais sa femme. Savoir qu’il a besoin d’aide, pas d’une femme. Rêver très fort qu’il aille vite mieux, qu’on puisse se retrouver. Ne pas lui dire. Pour ne pas accentuer son mal être, pour ne pas créer une pression supplémentaire. Pour qu’il aille bien pour lui. Parce qu’on est sure de rien … Simplement lui dire « prend soin de toi, tu es quelqu’un de bien », et espérer fort qu’il prendra soin de lui…  Car il est vraiment quelqu’un de bien.

Se demander si on est honnête avec soi même.
Craindre de ne plus avoir de sentiments, alors qu’il n’y a pas si longtemps…
Craindre d’avoir pris tant de distance que l’amour est perdu.

Se demander si lui souhaiter du mieux être, n’est pas la nouvelle figure que prend le terrible désaveu d’amour : « Change, deviens celui que je vois en toi ».

Se demander pourquoi il souffre autant. L’observer, peinée. Vouloir lui injecter de la bonne humeur, quand il n’a qu’envie de pleurer – et se retient car il n’est pas homme à chantage.
Se demander si nos achats compulsifs de couleurs variées ne masquent pas notre douleur d’amour.

Chasser l’idée en allumant une clope, la voiler derrière un écran de fumée bleue.