Figer un instantané de volupté, effort mental de décentralisation et de dé-poëtisation.
Du jamais vécu, du qui n’existait que chez Platon. Figer pour ne pas se dire qu’on a tout rêvé.
Une histoire sans avenir. Apparemment.
La plus soufflante des histoires. Celle où la conversation ne s’arrête jamais, où le quotidien même n’y a pas de prise. Celle où se mêlent curiosité, pudeur, subversivité, sensibilité, intelligence, et attirance toujours renouvellée.
Ne rien savoir l’un de l’autre, ou si peu, le visible. Ne pas s’encombrer du visible, ces détails auxquels on fait tout dire mais qui ne disent rien. Ne pas s’embarrasser de bavardage. Etre attiré par l’invisible. Par l’être. L’Être. Ses profondeurs. Son âme. Ce qui le fait vibrer, vivre, rire et pleurer. Sortir des sentiers battus. Plus loin encore. L’Âme. Ce que c’est ? Je l’ignore. L’au-delà des apparences, ce qu’on montre ou ce qu’on veut montrer. L’au-delà des cicatrices, l’au-delà du mental, des connaissances, des acquis, de l’orgueil.
Qu’il en faut de l’attirance pour désirer cela. Qu’il en faut de l’assurance pour lâcher et accepter une relation comme celle là.
Combien de temps peut-elle durer ? Je crois, toujours. L’au-delà s’accompagne de l’éternité. Cela durera t’il toujours ? Pas sur, les humains que nous sommes savons si peu nous dépasser, encore et encore.
Au-delà de l’attirance, y mettre de la sensibilité et de l’intelligence pour ne pas redescendre dans le bassement humain. Pourtant, communier sensuellement est un Désir…une force…mais c’est celle là même, en la dépassant, à deux, qui permet d’accéder à l’au-delà de l’autre.
Ce texte ne dit rien des émois. Toute mon inspiration lui est dédié.
C’est l’Erotisme. Celui qui suggère et joue de l’ombre et de la lumière. Celui qui effleure et soupire. Celui qui fait se réveiller en pleine nuit. Celui qui fait se creuser le ventre, chanter le cerveau, danser le corps, rire le cœur. Celui qui fait se délester des possessions. Celui qui ne dit pas « j’aurai », mais « je veux ».