Blue Bloods // Saison 5. Episodes 8 et 9. Power of the Press / Under the Gun.
Dans sa façon de renouveler le genre, Blue Bloods cherche bien souvent à nous proposer des choses qui ne sont pas forcément le lot de toutes les séries procédurales. C’est d’ailleurs quelque chose que je salue dans cette série et qui me donne l’impression d’une certaine forme de réussite. En tout cas, avec ces deux nouveaux épisodes j’ai tout ce dont je pouvais rêver une fois de plus (et même plus encore). La façon dont l’histoire de Javier Rojas vient s’introduire dans cet épisode est tout de même assez efficace en son genre. On a tous les éléments qui font le succès de Blue Bloods et même plus encore. Je ne pouvais pas demander mieux de la part de la série si ce n’est qu’elle poursuive dans cette direction, tout simplement. Surtout que globalement, dans le registre de la série policière avec tout un tas de choses autour, je pense vraiment que Blue Bloods est un exemple. Cet épisode prouve avant tout que la série peut partir de n’importe quelle base a priori classique pour en faire un épisode différent. Cela permet aussi d’incarner un peu mieux la relation entre Danny et Baez. Mine de rien ces deux là, sans me faire oublier le départ de Jennifer Esposito (qui était pour moi l’un des atouts de la série), tente de faire quelque chose d’assez similaire et donc de nous plonger un peu mieux dans l’histoire de ces deux personnages.
Cela fonctionne très bien et je n’en attendais donc pas moins. Le Lt. Carver annonce à Danny et Baez qu’ils n’ont pas d’autre choix que de laisser Rojas partir mais ils vont tout de même le protéger, car Danny ne peut pas laisser quelqu’un comme ça, ce n’est pas dans sa philosophie, surtout de suivre les ordres et on l’a bien remarqué au fil des années. Danny se fit souvent à son jugement avant celui des règles édictées par la police. Cela donne non pas des bavures policières mais des enquêtes soigneusement résolues. C’est donc bénéfique pour le téléspectateur mais également pour Blue Bloods de manière générale. Pendant ce temps, toute l’histoire de l’officier Taylor et de Mr. Prince permet de jouer la carte de la brutalité policière. C’est quelque chose que la police a déjà vécu avec l’affaire LeBron James. Même si ce n’est pas exactement la même chose, au fond je me demande si ce n’est pas cette histoire qui a inspiré les scénaristes de l’épisode pour cette partie de l’intrigue. Je ne serais pas contre le fait que Blue Bloods s’inspire de la réalité comme peut déjà le faire SVU afin de se renouveler et de nous offrir des cas complètement différents et accessoirement réalistes (dont on aurait pu entendre parler à un moment donné dans la presse).
Frank doit donc gérer la presse et tout ce qui s’en suit. C’est une lourde tâche qui incombe au personnage mais Frank relève toujours les défis haut la tête et c’est quelque chose d’appréciable. J’ai en plus de ça l’impression que Frank n’est jamais vraiment mis sur un piédestal, comme s’il était toujours intouchable alors que je suis persuadé qu’il peut très bien perdre son boulot comme n’importe qui dans la police. Je suis un peu moins convaincu de ce qui se passe avec Erin même si cette dernière est tout de même quelqu’un qui change aussi un peu le registre de la série dans le bon sens. Cela permet tout de même d’utiliser aussi Nicky de son côté, notamment dans sa façon de juger l’histoire des caméras et de la police.
Nicky - « A lot of people don't trust cops. It's a fact. »
Henry - « Let them try living without us for a week. »
Nicky est probablement l’un des personnages les plus intéressants de Blue Bloods quand il s’agit de remettre quelque chose en question.
Dommage qu’elle ne soit pas déjà sortie de ses études et à un poste dans l’administration de la justice américaine (police ou judiciaire) car elle pourrait vraiment faire quelque chose. Sa vision des choses me plaît toujours. Pour ce qui est de « Under the Gun », les choses sont légèrement différente. Un juge, un avocat et un docteur sont tués par un tueur à moto lors de trois attaques complètement différentes. Le seul lien qui semble lier les trois victimes est qu’elles sont de confession juive. L’intégration d’une histoire religieuse sur les bords n’est pas bête non plus. Cela permet de poser certaines questions logiques et surtout efficaces dans leur genre. Frank est de son côté énervé quand la coalition juive décide d’engager sa propre sécurité dans toutes les synagogues. C’est une façon de prolonger la réflexion faite dans l’épisode précédente sur le fait que beaucoup de gens n’ont pas confiance en la police. C’est un fait comme dirait Nicky. On ne peut pas dire que l’affaire LeBron James n’ait pas influé cette histoire et je suis ravi de voir que les scénaristes aient fait de très belles choses sur le fait que la police peut être l’héroïne de Blue Bloods mais a aussi ses défauts.
Danny et Baez vont par la suite découvrir que les trois victimes ont un autre lien qui fait qu’elles ont été tuées (et donc pas parce qu’elles sont juives). Elles étaient toutes de la partie dans une histoire de procédure médicale mal jugée. Il y avait également une infirmière parmi les témoins et forcément, ils vont retrouver l’infirmière et tout va s’enchaîner de façon très rapide. Ce que je regrette encore une fois dans ces deux épisodes c’est le fait que Blue Bloods semble encore une fois oublier Jamie. J’ai beau trouver tout le reste intéressant, notamment tout ce que fait Frank dans ces deux épisodes qui change énormément de ce qu’il fait habituellement mais ils ont peut-être encore plus de potentiel que l’on ne pourrait le penser. Erin prend donc elle aussi un peu plus de place dans la série. Elle se retrouve avec une affaire un peu délicate, surtout quand quelqu’un de son bureau a changé un pistolet qui était parmi les preuves. Finalement, tout cela va rapidement se résoudre et va nous offrir l’occasion de conclure l’histoire de façon intelligente et logique. Mais ce que j’ai surtout adoré dans ces deux épisodes c’est donc la question de la sécurité policière en laquelle les américains semblent perdre confiance. Ils ont peut-être raison, ou pas, mais en tout cas la série se permet de poser la question avec la vision des choses par chacun des personnages.
Note : 7.5/10. En bref, deux épisodes à la réflexion intelligente et réussie.