C’est après avoir vu le documentaire Vies métalliques, Rencontres avec Pierre Bergounioux de Henry Colomer que je me suis lancé dans la lecture de B-17 G.
Pierre Bergounioux est un écrivain sculpteur aux voix très métalliques. Son écriture, à l’image de ses sculptures, est acérée et froide : une narration complexe, entremêlées de poésie.
Ce roman relate les derniers instants d’une équipe de jeunes aviateurs embarqués dans une forteresse volante B-17G, l’un des bombardiers qui déversa sur l’Allemagne nazie des flots de bombes durant la seconde Guerre Mondiale. Volant à haute altitude, dans des conditions rudimentaires, les hommes étaient assaillis par le froid et le danger permanent de la chasse allemande. Récit forcément imaginaire puisque aucun de ces hommes n’a pu relater cette expérience ultime, Pierre Bergounioux a l’audace de nous plonger dans une éruption de sueur, de sang, de métal, de peur, de peaux et d’acier déchiquetés. Suprême instant, minuscule moment qui précède celui où le feu des armes emporte tout dans un fracas assourdissant, suspension des esprits entre l’éther des hautes atmosphères et celui des esprits jeunes et conquérants de ces presque hommes qui se désintègrent avec leur machine.
Livre culte pour certains, B-17G est, à n’en pas douter, un monument d’écriture.
Pierre Bergounioux : la biographie au pied de la lettre
Bergounioux n'est pas un inventeur de fictions mais davantage un penseur de sa propre vie. L'expérience vécue ne lui appartient finalement pas mais est le produit d'une histoire (familiale, sociale
B-17 G
Pierre Bergounioux, Argol, 2001 – 14,00 €