Réalisé par: Kevin Smith
Avec: Justin Long, Michael Parks…
Durée: 1h42
Genre: Horreur/Comédie
Date de sortie DVD: Inconnue
Speech
Un célèbre podcaster rend visite à un vieil homme totalement fasciné par les morses. La rencontre va très vite dégénérer…
Critique
Après le mitigé Red State (critique ici), Kevin Smith frappe de nouveau dans la bestialité non pas humaine mais bien animale.
Un speech complètement barré mais juteux qui nous laissait présager un moment de plongée lyrique dans la folie et l’ironie d’un cerveau dérangé.
Le film ne cessera d’y mettre des formes avantageuses dans une première partie où l’ambiance malsaine et l’humour noire viennent nous conter une tragédie dessinée uniquement pour venir titiller nos limites. Mais le spectacle promis ne révèle être qu’une parodie douce-amère d’un Human Centipède javellisé au diktat des convenances.
Rien de bien méchant donc dans la transformation de ce pauvre gars en grosse bestiole peu ragoutante. On apprécie cependant le climat de terreur et la tension qui peut s’installer entre la victime et son tortionnaire. Une joute verbale sadique qui laisse entrevoir la folie prématurée d’un Justin Long vraiment très convainquant.
Face à lui, Michael Parks (Red State), développe un jeu venimeux exaltant quoi que malheureusement pas assez poussé, le réalisateur préférant étouffer dans l’œuf ce qui aurait pu être un véritable barge du cinéma d’horreur.
Malgré tout, le charme opère et on se laisse prendre au jeu de cette montée vers une horreur visuelle d’avantage suggérée. Malheureusement, la seconde partie nous perd en chemin et transforme le comique de situation en spectacle grand guignol.
Et c’est l’arrivée de Johnny Depp, pourtant très grand acteur, qui viendra faire capoter ce documentaire animalier très spéciale. Grimé en ex-inspecteur alcoolo et loucheur, ce personnage marque la fin de l’horreur qui venait nous tenailler l’estomac. On reprend les aventures de notre morse moins convaincu cassé par une ambiance malsaine évanescente. Le combat final et la conclusion relèveront un peu le niveau sans toutefois renouer avec l’excitation du début.
Si Tusk avait toutes les bases pour réussir son coup, l’indécision du réalisateur a choisir entre comédie et horreur lui sera fatale. On reste bercé entre les deux genres sans jamais véritablement tomber totalement sous le charme de l’un deux. Reste le très bon jeu des acteurs et l’ambiance malsaine qui continuera de planer sur ce zoo aquatique où la folie a oublié de frapper…
Votre dévoué Freddy