Le crocodile du botswanga - 0/10

Un film de Fabrice Eboué et Lionel Steketee (2014 - France) avec Fabrice Eboué, Thomas Ngijol, Ibrahim Koma, Claudia Tagbo, Franck de la Personne

Cinéma de pacotille.

L'histoire : Le Botswanga, petite dictature africaine paradis du cliché, a invité Didier, agent sportif, et son poulain, Leslie, originaire du pays, jeune talent actuellement joueur dans un club espagnol. Car le président veut que son équipe nationale fasse l'admiration du monde entier et il veut embaucher Leslie à tout prix. Sinon, il jette tout le monde aux crocodiles.

Mon avis : Oh my God. Nous avons tenu le coup une demi-heure, puis nous avons zappé. Gags éculés de cour de récréation, attendus, prévisibles, convenus. Aucun enjeu scénaristique. Comment les financiers peuvent-ils mettre de l'argent là-dedans ? Réponse : en comptant sur le public français. Ca me dépasse. 1.230.000 entrées. Qu'est-ce qui peut bien faire rire les gens dans des films pareils ? Pourquoi se déplacent-ils en masse ?

En fait, si j'analyse les comportements de mon entourage, mon chéri et moi sommes les seuls vrais cinéphiles, à voir au minimum un film par jour, dans toutes les catégories, de tous les âges, et, si possible de tous les pays. Je mets à part mon neveu Nico qui est un grand amateur, mais va uniquement voir du cinéma de genre : fantastique, SF, heroic fantasy, où mon frérot, qui regarde peu mais regarde du bon. Ca ne compte pas, pas assez boulimiques, les gars !

Pour les autres, il y a bien des fans de cinéma, qui se revendiquent comme tels. Mais le cinéma est un loisirs, on y va le samedi soir quand on a l'occasion et tant qu'à faire de dépenser des sous, parce que ça coûte cher, on voit ce que disent les critiques et on se déplace pour ce qui cartonne. De gentils petits moutons. S'ils ne sont pas particulièrement attirés par la SF, le thriller ou le Super Héros, ils ne veulent surtout pas prendre de risque sur un drame coréen ou iranien, aussi loués soient-ils. Qu'est-ce qu'il reste : la comédie française (parce que pour le non cinéphile de base, c'est bien connu, les Américains ne font que de la m.. grossière erreur). Et comme ils ne voient finalement que ça, ils n'ont aucun point de comparaison. Et trouvent ça vachement bien. Quand vous êtes habitués à manger de la Vache qui rigole, un morceau de Roquefort, ça fait mal ! Et le virus se propage, ils en parlent aux autres, et le box-office grimpe, etc. etc.

Il nous arrive très souvent d'avoir des conversations cinéma avec des potes, à chaque fois nous sommes abasourdis par les commentaires que nous entendons. Ils sont allés voir telle ou telle Danybouse (à qui ai-je volé ce terme, je l'ai lu quelque part, j'ai aimé, mais je ne sais plus où) ou le dernier Onteniente, et ils ont trouvé ça super. Moi et mon homme, on se regarde, et on ne dit rien. Puis quand on est seuls on éclate de rire et on s'autotraite de gros snobinards !

Pourtant je vous jure que nos copains, c'est tout sauf des demeurés. Travailleurs, bon niveau intellectuel, culture générale... du lourd.

Mais pas des cinéphiles...

Nobody's perfect.

Et c'est aussi un peu pour ça que je continue à chercher et espérer le retour de la comédie française : pour pouvoir partager enfin ce sujet avec mes potes, et admirer le cinéma de mon pays à nouveau.

Et c'est ainsi que, finalement, Le crocodile du Botswanga m'a permis d'analyser le succès de la comédie française, malgré sa médiocrité. Comme quoi... ça sert toujours de regarder des bouses.

Très curieusement les critiques professionnelles ne sont pas mauvaises. Eboué et Ngijol auraient-ils le ticket ? Aurions-nous dû persister et aller au-delà de la première demi-heure ? Je ne crois pas, car, et c'est troublant... les spectateurs qui se sont exprimés sur les blogs (donc une partie minime) ont trouvé ça bien nul, eux.

Je n'y comprends rien. La critique est un grand mystère, jamais là où on l'attend. Peut-être devrais-je arrêter de les lire. Ca me stresse.