Première fois

Par Pandora



Cela faisait longtemps que j'en avais envie, mais que je repoussais ce moment, par peur de l'inconnu. La fin du voyage et le retour vers la civilisation approchaient, finie alors la nature sauvage. C'était cette nuit ou jamais....
Ce serait cette nuit.
 
  
Le campement était situé en surplomb des rochers sur lesquels les vagues venaient se briser rythmiquement en une mélodie simple et répétitive. L'ambiance était particulière en ce dernier jour de marche et nous avions mangé et ri d'un bel unisson, commençant déjà à nous remémorer les anecdotes du voyage. La nuit était fraiche, l'air était iodé et le vent soufflait doucement, faisant bruisser les feuilles des quelques arbustes situés à proximité. Il était tard. Il était temps d'aller nous coucher. Je me dirigeai à la lampe frontale vers ma tente pour me préparer à cette dernière nuit...

  

Pour me préparer à cette première nuit à la belle étoile (vous attendiez autre chose petits coquins ??  ;-)

  
Le ciel était magnifiquement étoilé, un de ces ciels africains où le noir du fond est ponctué de nombreux points lumineux brillants, où l'on distingue facilement la casserole et l'étoile du berger et même la voix lactée. Ces ciels que la pollution lumineuse n'a pas encore dégradés. Je sors mon sac de couchage et mon tapis de sol de sous la tente, y laissant mon sac à dos. Cette nuit, seules mes affaires dormiront à l'abri. Moi je choisis le sable de ce petit surplomb.

  
J'évite de penser au scorpion jaune que j'ai vu avant-hier sous une pierre en montant la tente, le guide a bien précisé qu'il n'était pas mortel, j'évite de penser à toutes ces petites bêtes qui vont peut-être atterrir dans ma bouche pendant mon sommeil (pourquoi n'arrivé-je pas à dormir la bouche fermée ...), j'évite de penser à ce qui pourrait rentrer dans mon sac cette nuit. Je ne veux penser qu'à ce dôme étoilé. Couchée sur le dos, dans mon sac sarcophage la tirette remontée jusqu'en haut et ma tête bien enveloppée, je laisse le sommeil me gagner en guettant les étoiles filantes. Une à ma droite, une deuxième... Le bruit de la mer me berce en fond sonore avec de temps en temps le bruit des dernières conversations des membres du groupe qui ont choisi, eux, de dormir sous tente et les rires du guide et des chameliers.

  
Le sommeil me gagne lentement, je tourne sur moi-même pendant la nuit, me réveille par moment dans la lumière grise de la nuit pour me rendormir aussitôt. Je me pelotonne davantage quand la fraicheur du petit matin arrive et me laisse doucement réveiller par les bruits du campement qui s'anime quand le soleil prend la place des étoiles. La rosée du matin a humidifié le sol autour de moi. Il est temps de me lever
  
Une dernière nuit magnifique. Ma première nuit à la belle étoile.

  
  
   [Exercice sur une consigne de la petite fabrique d'écriture]