Jusqu’où ira Guardians of Peace dans ses revendications? Les responsables de la cyberattaque de Sony demandent maintenant à ce que le film The Interview disparaisse à jamais de ses serveurs internes.
«Nous ne négocions pas avec des terroristes.» Cette phrase, utilisée à maintes reprises au cinéma et à la télévision, repose sur une logique toute simple : lorsque l’on cède au chantage, on se met en position de domination devant quelqu’un désormais susceptible de récidiver. Malheureusement pour Sony, qui n’avait pourtant guère le choix d’annuler la sortie en salles du film The Interview devant la menace de représailles pouvant coûter la vie à quiconque aurait pu se trouver dans le périmètre de sa projection, l’entreprise se trouve précisément dans cette position actuellement.
«Nous voulons que tout ce qui concerne le film, y compris les bandes-annonces et sa version complète, soit retiré des serveurs web qui les hébergent immédiatement.»
Selon CNN, des hauts dirigeants de Sony Pictures Entertainment ont reçu un nouveau courriel de la part de Guardians of Peace, le collectif de pirates ayant revendiqué la cyberattaque dont l’entreprise a été victime le mois dernier. Essentiellement, ceux-ci exigent que le film disparaisse à jamais de leur studio, sans quoi ils vont diffuser de nouvelles informations compromettantes à propos de l’entreprise.
«C’est une très sage décision que vous avez prise concernant l’annulation de la sortie du film The Interview», peut-on lire dans le courriel en question.
«Maintenant, nous voulons que vous ne laissiez jamais le film être diffusé, distribué ou coulé sous quelque forme que ce soit, que ce soit en DVD ou par voie de piratage par exemple. […] Et nous voulons que tout ce qui concerne le film, y compris les bandes-annonces et sa version complète, soit retiré des serveurs web qui les hébergent immédiatement.»
«Nous veillerons à la sécurité de vos données, à moins que vous n’obtempériez pas», conclut le courriel.
Rappelons que The Interview raconte l’histoire de deux journalistes devenus agents secrets de la CIA et dont la mission est d’assassiner Kim Jong-Un, dirigeant de la Corée du Nord. Aujourd’hui, le FBI a officiellement annoncé qu’il tenait Pyongyang pour responsable de la cyberattaque en question.
Sony se retrouve devant une impasse
Comme le souligne The Verge, c’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle pour Sony. L’entreprise est probablement soulagée que l’annulation de la sortie du film ait pu avoir un impact sur la diffusion de données confidentielles supplémentaires. Par contre, retirer «tout ce qui concerne le film» de la Toile représente une tâche essentiellement impossible à réaliser.
Reste à savoir à quel point Guardians of Peace sera indulgent dans son analyse des efforts que pourrait déployer Sony Pictures Entertainment en tentant de faire en sorte que le film The Interview n’a jamais même existé.
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