Poussif et maladroit
Dans un lycée situé dans un quartier défavorisé, une prof d’histoire géographie va fédérer sa classe autour du concours national sur la déportation et la résistance.Tiré d’une histoire vraie, ce film a pour vertu principale mais aussi essentielle de montrer comment une nation se construit autour d’un passé, d’une histoire partagée et d’un avenir commun. Devant les enjeux de ce concours et surtout la découverte pour la plus part des élèves des atrocités commises par les nazis sur de jeunes français, les différences ethniques, religieuses et sociales s’effacent devant le sentiment de partagé un passé et un futur commun. Ce film pose donc la question de savoir comment créer une nation à défaut de culture commune et comment l’école et les enseignants peuvent contribuer à ce projet de vie commun.Ensuite ce film enchaine les clichés comme des perles dans des digressions trop souvent loin du propos même du film : le converti est le plus musulman et les autres sont tous des modérés, les tenues caricaturales des élèves les plus coincés mais qui prendront leur revanche à la fin, la jeune fille traitée de pute dans son quartier et qui change petit à petit de tenue vestimentaire, la jeune fille rebelle qui se prend petit à petit pour Simone Weil,… et on pourrait citer d’autres vignettes postées maladroitement par la réalisatrice et tombant comme un cheveu sur la soupe. Très souvent navrant.Ensuite y’a aussi trop peu de cinéma dans ce film. Mis à part quelques monologues bien sentis d’Ariane Ascaride, le film est saucissonné tel de la chiffonnade : une phrase dite par un jeune puis cut puis une autre phrase ou une réponse puis recut… Afin d’éviter le côté zapping d’un tel procédé visant à dissimuler maladroitement le niveau médiocre de ses comédiens, elle utilise à de multiples reprises le même stratagème de faire passer quelqu’un entre la caméra et la scène pour un fondu au noir bien utile aux comédiens.A montrer exclusivement à un jeune public à sensibiliser.
Sorti en 2014