Slow blogging, fast blogging : prendre la parole, prendre le temps d’en parler.

CItoyen ! David Jennings a écrit un très bon article intitulé “On slow blogging” :

But, as I explained to David, that kind of thing doesn’t come naturally to me. I don’t think my first thoughts are necessarily my best thoughts, and often it’s better to let the dust settle a bit before passing opinion.

Dans un monde liquide fast and furious où pour exister sur le web, il faut publier, et republier, et sur-republier encore pour faire monter son obsessionnel PageRank (à ce propos, joue sur ce Google “tuné” qui classe les résultats selon un PageRank décroissant…), on a tendance à oublier contenu et contenant, c’est-à-dire talent éditorial et outil de publication.
Oui, les blogs sont de formidables machines de “référencement naturel“. Normal, puisque tout est fait pour favoriser l’échange, le commentaire, la surenchère -héhé- et la vie de communauté. Cependant, pour tenir sur la durée, force est de constater qu’il faut un contenu de qualité. Et pour avoir un contenu de qualité, il faut du temps. Du temps pour quoi faire ? Et bien du temps pour écrire, réfléchir, trouver le petit pic original, l’argument qui pourra faire débat, la photo introuvable ou la pensée juste. A l’école, on apprend à faire un brouillon, puis à rendre sa copie. J’imagine que c’est un peu pareil sur le web : on tombe sur une idée, on y réfléchit, et puis on se met plus ou moins laborieusement à l’écrire. D’ailleurs, de même que wikipedia est un projet encyclopédique, on peut estimer qu’un blog est une sorte d’atelier, de projet plus ou moins imparfait de discussion, mais qui nécessite un ton, un effort de hiérarchisation. Cratyle parle d’ailleurs de qui a vraiment de l’influence au final :

“Pourtant, à l’encontre de ce que pensent les “dévoileurs” patentés, cette position parait souvent honnête et bien argumentée. Les blogueurs influents ressentent très bien les limites de ces étranges pouvoirs qu’on leur prête à tort (…) Sur les nouveaux médias, en revanche, où chacun influence chacun et finit -au lieu d’y assister- par participer à la discussion, l’influence est la capacité de générer une discussion sur un sujet donné. Elle ne permet certes pas d’imposer unilatéralement un avis, mais de catalyser la participation de chacun autour d’un thème (…). Le blogueur influent est celui qui est le mieux capable de faire vivre et participer une communauté.”

Merci Mika.

Eloge de la lenteur ! Luce en parle ici :

“La lenteur a longtemps été pour moi un vilain mot. Ça me faisait penser à une tortue écrabouillée sur une autoroute et je ne voulais surtout pas être cette tortue. Mais depuis que j’ai pris la décision de quitter une position à temps plein, je dois dire que je me sens plus intégrée dans la vie et dans l’air du temps.”

Prendre le temps, slow blogging, une façon de prendre un peu de recul, d’être moins stressé. “Relax, take it easy“. Et d’amener un peu plus d’intérêt à la petite communauté à laquelle on appartient