Sans forcément constituer une véritable attente, Exodus avait tout de même sur le papier de quoi attirer méchamment ma curiosité. D’une part grâce à sa tête d’affiche car Christian Bale est un acteur que j’aime beaucoup. Et d’autre part grâce à son réalisateur car il faut tout de même reconnaître que c’est assez réjouissant de voir revenir Ridley Scott à un genre qu’il a si bien maîtrisé il y a quelques années, et qui lui a d’ailleurs offert une belle renommée internationale (si tant est bien sûr qu’il en ait besoin). Malheureusement, le résultat est finalement plutôt décevant puisque si l’aspect technique et visuel du film s’avère une franche réussite, le scénario souffre quant à lui d’un manque cruel d’épaisseur. L’écriture des personnages est effectivement on ne peut plus rudimentaire, et la relation entre Moïse et Ramsès est clairement sous-exploitée, alors qu’elle constitue pourtant pour moi le cœur du récit. Et que dire du découpage qui paraît parfois assez grossier en passant brutalement d’un moment à un autre, ou en survolant rapidement certaines étapes importantes du parcours de Moïse.
Du coup, le rythme du long-métrage s’en ressent fortement et, combiné aux nombreuses faiblesses scénaristiques, annihile quasiment toute forme d’émotion. Ce qui est particulièrement dommage car, je le répète, le film a pourtant tout pour lui sur le plan technique : une photographie somptueuse, une belle mise en scène et une BO discrète mais efficace. Qui plus est, les deux acteurs principaux sont parfaitement à la hauteur dans la mesure où Christian Bale est, comme à son habitude, toujours aussi charismatique et investi, tandis que Joel Edgerton se montre plutôt convaincant dans la peau de Ramsès. Pas aidé par un script avare en développement, l’acteur australien parvient en effet à faire exister son personnage et ne démérite absolument pas face à son partenaire. Tout le contraire des seconds rôles (Ben Kingsley, Aaron Paul et Sigourney Weaver entre autres) dont les personnages ne bénéficient malheureusement pas d’une écriture suffisamment consistante que pour leur permettre de sortir du lot. Ainsi, malgré toute leur bonne volonté, la sauce ne prend jamais vraiment et le souffle épique qui aurait pu définitivement emporter le spectateur n’arrive finalement jamais.Plus qu’un échec, Exodus – Gods and Kings est donc surtout une véritable déception. Techniquement superbe, le film pêche par un scénario manquant nettement d’épaisseur et par un découpage pour le moins hasardeux. Il en découle du coup une œuvre magnifique sur le plan formel mais totalement dénuée d’émotion. Dommage !