Paris l’hiver, entre le parc Monceau et la place Clichy, dans un café sur le boulevard, une femme entre deux vies attend. Elle attend de guérir d’un chagrin, et quand elle n’attend pas dans ce café, elle déambule et photographie un Paris froid, nu et pourtant si beau. Rock et Pop, la bande son de ses errances l’aide à mettre des mots sur sa mélancolie. Cet inconnu photographié de dos pourrait la faire renaitre, mais peut-on demander à un inconnu de vous remettre au monde ?
Imaginez un film noir et blanc, surexposé, le boulevard de Courcelles désert, des arbres nus, Paris 2014 filmé par Agnès Varda, sans parole mais avec chansons : Bob Dylan, Léonard Cohen, Mick Jagger, John Lennon, Tim Buckley, Bruce Springsteen, Marianne Faithfull, évidemment, Bonnie Tyler Patti Smith, Sinead O’connor, Cocteau Twins, Amy Winehouse et même Françoise Hardy…Que du beau monde.
Prose impeccable, connaissances parfaite de l’histoire de la musique Rock, Didier Varrot, Pierre Lescure et autres enfants du Rock n’ont qu’à bien se tenir. L’écriture sensible de Cécile Wajsbrot fait des miracles, la solitude de son héroïne devient la nôtre. Au fait pourquoi Agnès Varda ? Parce qu’elle a formidablement filmé Paris dans « Cléo de cinq à sept » et qu’elle habite rue Daguerre un des inventeurs de la Photographie. CQFD.
Chronique de Michel D.