Selon une étude publiée en France ce mercredi, les jeunes sont accros aux jeux vidéo. Si l’information n’est guère surprenante, les chiffres quant à eux, ont tendance à faire réfléchir, et en particulier sur la responsabilité des parents face au danger que cette addiction vidéoludique peut susciter.
Loisir largement pratiqué, et en particulier chez les jeunes, le jeu vidéo manque néanmoins de recul et aucun chiffre n’a encore été précisément défini en Europe concernant la dépendance qu’une telle activité peut représenter. Sélectionnée par le ministère français de la santé dans le cadre d’un appel d’offres sur la thématique
« Jeunes et addcitions » paru en 2012, l’étude Pelleas a été financée par l’Agence régionale de santé, qui en a confié la responsabilité au CSAPA Pierre Nicole de la Croix-Rouge française et à l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies).Cette enquête, orientée sur les pratiques d’écrans des adolescents, a été proposée à plus de 2000 collégiens et lycéens, de 12 à 17 ans, de la région parisienne, en France, au cours de l’année scolaire 2013/2014. L’objectif principal de l’étude étant d’identifier les critères de risque d’un abus d’écrans (qu’il s’agisse de jeux vidéo, d’Internet ou des réseaux sociaux), afin d’aider les professionnels de la santé à repérer les situations problématiques.
Une activité massivement pratiquée
88% des collégiens et 85% des lycées, garçons ou filles, jouent aux jeux vidéo au moins une fois par semaine. Parmi eux, les garçons sont bien sûr plus attirés par les activités vidéoludiques puisque la quasi-totalité des jeunes garçons interrogés étaient joueurs (94% des collégiens pour 84% des collégiennes et 92% des lycéens pour
78% des lycéennes).Si les filles ont plutôt tendance à rester fidèle aux mêmes jeux, les garçons sont près de la moitié pour leur part à jongler assez facilement entre plusieurs titres. 54% des collégiens et 44% des lycéens déclarent jouer à plus de quatre jeux vidéo dans la semaine (contre 21% des collégiennes et 15% des lycéennes). Plus les jeunes avancent en âge, plus ils semblent s’intéresser à autre chose que les jeux vidéo.
Chacun son type de jeux
Si l’étude a pris en compte les jeux sur smartphone et sur tablette, comme Candy Crush ou Angry Birds, il a toutefois été impossible de tirer la couverture d’un côté ou de l’autre puisque les garçons comme les filles sont tout aussi accros aux jeux d’application. Un phénomène certainement dû à l’occupation que peut représenter ces jeux que l’on a toujours à portée de main, dans la poche, grâce aux téléphones portable.
En revanche, sur les jeux de console et de PC, la distinction se creuse plus facilement. Si les filles préfèrent largement les jeux de gestion comme les Sims, les garçons sont plutôt attirés par les jeux de sports comme Fifa ou Forza Horizon, ou les jeux de tir et d’action, comme GTA ou Call of Duty. Des résultats assez peu surprenants.
Un usage problématique
Symptômes de manque, conflits avec les proches ou soi-même, modification de l’humeur ou encore abstraction de la vraie vie : de nombreux facteurs ont été pris en c
ompte dans les questions posées par l’étude afin de définir si les adolescents avaient un usage problématique des jeux vidéo. Si certains enfants ont répondu qu’ils pensaient toute la journée, d’autres encore ont avoué être incapables de réduire leur temps de jeu naturellement.En se basant sur l’échelle de Lemmens, parue il y a quelques années afin de mesurer l’addiction aux ordinateurs et aux jeux vidéo selon les critères pathologiques de la bible de la psychologie, le DSM-IV, l’étude Pelleas a chiffré que 14% des jeunes interrogés ont un usage des jeux vidéo qui pose problème. Parmi eux, les garçons seraient plus exposés que les filles, et en particulier ceux qui jouent à des jeux de rôle ou de stratégie.
Le contrôle parental
Par ailleurs, l’enquête précise que d’ « une façon générale, les profils de joueurs problématiques se retrouvent parmi les adolescents dont l’encadrement parental est faible, par exemple ceux qui déclarent que leurs parents ignorent où ils sont le soir ». La responsabilité des parents est donc soulevée par l’enquête, même si celle-ci n’a pas énormément creusé la question.
Cependant, au regard du chiffre définissant le nombre de jeunes mineurs jouant aux jeux classés PEGI 18, on peut légitimement se demander pourquoi les parents autorisent leurs enfants à jouer à de tels jeux. Dès le collège, 8 garçons sur 10 ont déjà joué à des jeux interdits aux moins de 18 ans comme Call of Duty ou GTA, tandis que les lycéens sont 90%. Des jeux dont la violence est pourtant signalée sur leur boîte.
Si l’étude a permis de mettre en exergue quelques chiffres alertants, et en particulier sur les jeux auxquels jouent les enfants et le côté addictif de l’écran, elle a également permis de mettre en lumière les facteurs qui peuvent rendre un jeune accro. Ainsi, les parents se penchant sur l’étude seront alertés par le fait que leur enfant a plus de chance de rencontrer un problème d’addiction aux jeux vidéo selon qu’il joue seul ou en ligne, qu’il possède sa propre console de jeux et qu’ils jouent à un grand nombre de jeux. Alors, avant d’acheter des tonnes de titres différents à mettre sous le sapin pour votre bambin, réfléchissez-y à deux fois si vous ne voulez pas qu’il devienne addict.
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