Moins de dommages cérébraux irréversibles, et donc de problèmes neurologiques et de handicap dans la vie quotidienne, c’est le bilan d’efficacité de ce nouveau traitement intra-artériel des Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC) aigus. Des résultats présentés dans le New England Journal of Medicine et lors du World Stroke Congress d’Istanbul, qui montrent que la majorité des patients ont plus de chance de récupérer mieux et ce plus vite si le vaisseau, bloqué par un caillot, est ré-ouvert rapidement en utilisant un dispositif médical qui permet de capturer le caillot et de l’extraire à travers un cathéter.
L’accident vasculaire cérébral (AVC) est la première cause de handicap acquis chez l’adulte. En France, plus de 225.000 personnes sont considérées en « AVC invalidant » par l’Assurance maladie et chaque année, ce sont environ 130.000 nouveaux cas qui sont recensés.
L’AVC, provoqué par un caillot de sang qui bloque un vaisseau sanguin dans le cerveau, a pour conséquence la mort de nombreuses cellules nerveuses d’où des troubles moteurs, sensoriels etcognitifs. Des effets souvent sévères, qui peuvent affecter la parole et le langage ou entrainer la paralysie. Sans traitement en urgence de l’AVC ischémique, près de la moitié de tous les patients seraient gravement handicapés. À ce jour, il est de pratique courante que les patients victimes d’AVC reçoivent une solution thrombolytique par voie intraveineuse. Cependant la thrombolyse par voie intraveineuse n’est efficace que sur 1 patient sur 10.
Chez certains patients, on peut utiliser en remplacement (dans le cas d’une contre-indication par exemple) ou en complément la thrombectomie mécanique, qui consiste à attraper le caillot sanguin grâce à un système de récupération ou un dispositif d’aspiration. C’est cette nouvelle méthode que les chercheurs ont testé ici.
Cet essai clinique » MR CLEAN « , randomisé multicentrique sur le traitement de l’AVC à la phase aigüe, mené par un groupe multidisciplinaire de neurologues, de neuroradiologues et de neurochirurgiens néerlandais a testé un nouveau procédé qui consiste à insérer un cathéter dans un vaisseau sanguin à travers une petite ouverture dans l’aine et à avancer jusqu’à une artère dans le cou. Ensuite un micro-cathéter est poussé jusqu’à l’artère bloquée dans le cerveau. Le caillot est ensuite capturé en utilisant un petit stent et retiré du cerveau à travers le cathéter dans le cou.
Une meilleure récupération : L’essai, mené sur 500 patients présentant un AVC avec occlusion confirmée des artères dans les 6 heures suivant les symptômes, montre que les patients qui subissent ce nouveau traitement récupèrent mieux que les patients qui n’en n’ont pas bénéficié et présentent moins de dommages au cerveau et moins de séquelles post-AVC. Ainsi, les chances de récupération des patients passent à plus de 30 % (contre 19 % avec la thrombolyse).
L’essai n’apporte néanmoins aucune preuve que le traitement réduise le risque de décès : Aucune différence dans le taux de mortalité n’est constatée entre les patients traités et non traités.
Ces résultats ont » un impact majeur sur le traitement des patients avec un AVC en phase aigüe « , conclut le professeur Diederik Dippel, du Centre médical universitaire Erasmus de Rotterdam qui a dirigé l’essai. D’autant que de nombreux patients seraient éligibles à cette nouvelle méthode de traitement.
ource: NEJM December 17, 2014DOI: 10.1056/NEJMoa1411587 A Randomized Trial of Intraarterial Treatment for Acute Ischemic Stroke
Plus d’étudessur l’AVC