Les femmes exposées à des niveaux élevés de particules fines durant leur grossesse et en particulier au cours du troisième trimestre ont jusqu’à deux fois plus de risque d’avoir un enfant atteint d’autisme. Cette étude de la Harvard School of Public Health, publiée dans la revue Environmental Health Perspectives confirme ainsi l’impact de l’exposition in utero aux particules fines sur le risque de trouble du spectre autistique.
De précédentes études ont suggéré qu’en plus de facteurs génétiques, l’exposition à des substances toxiques en particulier pendant la grossesse et la petite enfance peut accroître le risque d’autisme. Une récente étude de l’Université de Californie du Sud montre même que la pollution et la génétique se combinent pour déclencher et augmenter le risque. Avec cette nouvelle étude le Dr Marc Weisskopf, professeur d’épidémiologie environnementale à Harvard et auteur principal de l’étude permet de préciser que le 3è trimestre de grossesse constitue une fenêtre de vulnérabilité particulièrement sensible.
Son analyse a porté sur les données des enfants des participantes à la cohorte Nurses’ Health Study II Cohort, soit plus de 116.000 infirmières. Les données sur les niveaux de particules fines soit de 2,5 microns de diamètre ou moins ont été fournies par l’Environmental Protection Agency. Enfin, l’analyse finale a porté sur 245 enfants diagnostiqués avec un trouble du spectre autistique (TSA) et un groupe de contrôle de 1.522 enfants sans TSA. Les chercheurs ont regardé l’association entre l’autisme et l’exposition aux PM2,5 avant, pendant et après la grossesse.
L’analyse confirme l’association entre exposition aux PM2,5 et risque d’autisme, lorsque l’exposition est effective pendant la grossesse, mais pas avant ou aprèsDes résultats qui viennent donc renforcer la preuve de l’impact de la pollution sur le risque d’autisme et qui peut permettre d’ouvrir une réflexion sur les mesures préventives possibles contre un facteur, parfois modifiable, au moins durant la grossesse.
- Une exposition élevée (1er quartile) aux PM2,5 pendant la grossesse est associée à une augmentation de 57% du risque de TSA.
- L’association entre TSA et PM2,5 est plus forte pour l’exposition au cours du 3è trimestre (OR = 1,42 vs 1,06 et 1,00).
- Le troisième trimestre apparaît comme une fenêtre de vulnérabilité majeure. Une association est également identifiée avec l’exposition à des particules de plus grande taille mais moins significative.
Source: Environmental Health Perspectives Dec, 2014 DOI:10.1289/ehp.1408133 Autism Spectrum Disorder and Particulate Matter Air Pollution before, during, and after Pregnancy: A Nested Case-Control Analysis within the Nurses’ Health Study II Cohort (Visuel© Pavel Losevsky – Fotolia.com)
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