Officiels et responsables algériens se sont succédé sous les projecteurs pour faire valoir leurs analyses traitant de la chute des prix du pétrole et de ses conséquences assurément néfastes sur la bonne santé économique de l'Algérie.
Ces conséquences ne sont pas ressenties dans l'immédiat, comme l'affirment des ministres en exercice, en raison notamment du montant des opérations de placement des réserves de change, soit plus de 3 milliards de dollars engrangés en 2013 par l'Algérie, précisera pour sa part Mohamed Laksaci de la Banque d'Algérie, et d'un recours toujours soutenu à l'investissement, a affirmé de son côté le président des Associations des banques et des établissements financiers (Abef) Boualem Djebbar.
S'exprimant hier matin sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le président de l'Abef a laissé entendre que ce bruit de bottes dans le sillage duquel on prédit une catastrophe qui allait s'abattre sur l'Algérie du fait de la dégringolade des prix de l'or noir frise l'exagération.
En d'autres termes, pour le président de l'Abef, aucune menace ne guette la croissance économique en Algérie où les clignotants demeurent au vert.
En attestent les sommes investies pour assurer cette croissance et qui ont atteint plus de 5760 milliards DA à fin juin 2014, contre 5156 milliards de dinars à fin décembre 2013, a tenu à dire l'invité de la radio.
Boualem Djebbar tiendra surtout à préciser que les opérateurs du secteur privé «continuaient à s'accaparer la majorité des financements, à raison de 51,5% des crédits alloués».
Il se dit surtout convaincu que le plus gros des financements consentis pour garantir un rythme satisfaisant de croissance sont au bénéfice de la production nationale, c'est-à-dire au profit de la réalisation des projets d'investissement et non pas pour le paiement des importations.
Selon le même intervenant, 74% des 5760 milliards de dinars mobilisés durant cette année ont été destinés aux financements des investissements et seuls les 26% restants sont consacrés «au paiement des intrants acquis pour les appareils productifs.Sur un autre volet, le président de l'Abef n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer la hausse des importations des produits agricoles durant l'année écoulée et ce, en dépit du concours soutenu des banques pour développer ce secteur d'activité.
A titre d'exemple, Boualem Djebbar a fait savoir qu'un montant de 15 milliards DA est consenti annuellement au profit des agriculteurs pour développer la céréaliculture.
Il se trouve que les résultats obtenus sont mitigés. Preuve en est, les céréales, tout comme le lait et les médicaments, ont constitué une «part non négligeable» des importations acquises en 2013, a estimé le président de l'Abef. Au sujet de l'élevage bovin et avicole, il indique aussi que le nombre des dossiers d'investissement dans ces activités avoisine les 20 000, ajoutant que celles-ci ont été financées «et sont désormais opérationnelles».
Karim Aoudia
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