Selon cette analyse sur les performances économiques de l’Algérie et qui planche également sur la situation financière de l’Algérie, en rapport avec les derniers développements sur le marché pétrolier, le pays a enregistré, durant ces dernières années, «des performances économiques relativement solides», grâce à des «réserves confortables et d’importantes dépenses d’investissement, qui lui ont permis d’éviter les pires répercussions du ralentissement économique mondial».
Néanmoins, il est relevé que le recul de la demande sur les marchés internationaux, en parallèle de la hausse de l’offre de pétrole de schiste américain et la
reprise des activités pétrolières en Libye et en Irak, sont des éléments qui ont largement influé sur les prix internationaux du pétrole, lesquels n’ont jamais été aussi bas depuis cinq ans, pour
passer sous la barre des 70 dollars le baril. L’Algérie qui tire sa croissance de la rente pétrolière, à défaut d’autres sources de financement, a jusque-là cumulé des réserves de devises
substantielles lui ayant permis de faire face à cette situation. L’analyse argumente cette position par les propos du ministre des Finances qui a affirmé que «les équilibres financiers de
l’Algérie ne seront pas affectés par la chute des cours du pétrole», étant donné que le «gouvernement dispose des mécanismes à même de faire face à ce genre de situation». Le document fait
également référence aux déclarations de M. Mohamed Djellab qui décrivait, en octobre dernier, les cours actuels du pétrole comme étant un «avertissement», sans toutefois constituer une menace
immédiate sur l’équilibre budgétaire interne du pays. Évoquant que les réserves du FRR, créé en 2000 avec l’objectif d’amortir les effets de la volatilité des prix du pétrole sur l’économie
algérienne, avaient chuté à 4 420 milliards de dinars (52,6 milliards de dollars), alors qu’elles totalisaient 5 500 milliards de dinars (65,4 milliards de dollars) en 2013, l’analyse d’Oxford
Business Group souligne que «les réserves et les recettes (de l’Algérie) demeurent toutefois importantes, en particulier au regard des autres pays de la région, mais l’agitation sur les marchés
pétroliers a montré avec netteté des déséquilibres structuraux qui ne datent pas d’hier». Et pour cause, «près de deux-tiers des recettes algériennes proviennent du secteur des hydrocarbures –
qui compte toujours des réserves considérables, avec au moins 12,2 milliards de barils de pétrole et plus 4.500 milliards de m³ de gaz – ce qui a permis au pays de se constituer des garde-fous,
ces dernières années, et d’effectuer davantage de dépenses d’investissements, avec notamment une campagne de développement des infrastructures d’un budget de 262 milliards de dollars, alors même
que de nombreux pays s’enlisaient dans l’austérité». Cependant, note l’analyse, «une baisse prolongée des cours du pétrole aurait un impact considérable sur la capacité de l’Algérie à maintenir
sa solide position sur les plans budgétaire et extérieur». En conséquence, «le gouvernement a axé ses efforts de diversification de l’économie dans les secteurs à forte main-d’œuvre, tels que
l’agriculture et l’industrie manufacturière».
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