Parce qu’il est statistiquement impossible que, tous autant que nous sommes, nous n’ayons pas été confrontés un jour ou l’autre à un mauvais vendeur. Parce que nous avions l’air indécis/naïf/jeune/hésitant/gentil. Parce qu’il lui restait un vieux stock d’invendus à écouler/qu’il s’était disputé le matin avec sa copine/qu’il était payé à la commission. Parce que nous ne savions pas acheter, ou pas dire non. Heureusement, tous les vendeurs n’ont pas vocation à vous forcer la main. Pour reconnaître les bons des mauvais, nous vous avons concocté un petit test en dix points.
Photo, © Touchstone Pictures.
Comment reconnaître un bon vendeur ? Les dix principes de base
1/ Le bon vendeur ne ressemble pas à un garçon de café, même hype.
Ou alors, qu’il vous offre un cappuccino digne de ce nom.
2/ Le bon vendeur ne toise pas de haut le client dont il sait – par quel miracle ? – qu’il n’achètera pas.
Même s’il vous méprise au nom de la toute-puissance de l’Argent, il prend sur lui, c’est un principe.
3/ Le bon vendeur ne s’impose pas.
Il a définitivement intégré la différence entre conseil(s) et harcèlement. Il ne peut pas vous aider à tout bout de champ.
4/ Le bon vendeur sait ce qu’il vend, ou, à défaut, connaît une personne qui sait ce qu’il vend.
Il n’y a pas de honte à ne pas savoir, encore faut-il oser le reconnaître. Ne posez pas sciemment des questions dont vous connaissez déjà la réponse, c’est mal. Ou, pour le dire mieux, piéger n’est pas jouer.
5/ Le bon vendeur ne sait pas à l’avance ce qui est bon pour vous.
Il ne vous met d’autorité les articles dans les bras en vous indiquant une cabine d’essayage.
6/ Le bon vendeur sait à l’avance ce qui est bon pour vous.
Mais il sait aussi qu’il est utile que vous alliez au bout de vos lubies avant de vous remettre dans le droit chemin.
7/ Le bon vendeur est capable d’apprécier vos mensurations et de vous proposer une taille adaptée.
Il ne doit cependant pas être jugé sur ce seul critère. Une séance shopping n’est pas un numéro de cirque.
8/ Le bon vendeur ne cherche pas à vous culpabiliser.
Par exemple en vous faisant remarquer vos défauts physiques (nous en avons tous) ou en usant et abusant du name dropping. Entendu un jour dans un magasin chic de la rue du Vieux-Colombier : « Un trois boutons ? Pour vous ? Je ne crois pas, non. » Entendu un jour chez Old England : « Inès de la Fressange m’en a pris un la semaine dernière ». Sauf qu’aux dernières nouvelles, Inès de la Fressange est… une femme.
9/ Le bon vendeur n’a pas l’air déçu lorsqu’un client tourne les talons après l’avoir chaleureusement remercié pour ses explications (ou son absence d’explications).
Il sait que la bienveillance est l’une des clefs de l’acte d’achat. Et lui comprend le sens de cette petite phrase lourde de connivence tacite et de mystère commercial : « Je vais réfléchir ».
10/ Le bon vendeur sait vous répondre sans vous offusquer lorsque, oubliant qu’il a fait un bon travail dont vous devriez lui être reconnaissant, vous lui demandez un rabais parce que, bon, quand même, est-ce que ce n’est pas vous le client ?
La Rochefoucauld disait : « La plus subtile de toutes les finesses est de savoir bien feindre de tomber dans les pièges que l’on nous tend, et on n’est jamais si aisément trompé que quand on songe à tromper les autres. » Et il n’avait pas fait de marketing !