Qu'elles émanent de banques ou de startups, il existe désormais une multitude de solutions destinées à inciter les consommateurs à mettre de l'argent de côté, à grand renfort de notifications contextuelles, de techniques ludiques, d'offres promotionnelles... Une nouvelle venue, , propose une autre vision : le " robot d'épargne ".
Le concept consiste à décharger totalement l'utilisateur des décisions relatives à ses économies. Pour ce faire, il va tout d'abord fournir les codes d'accès à son compte bancaire ( oui, cette étape peut paraître inquiétante). Dès lors, les algorithmes de la jeune pousse vont analyser son profil et son comportement financier et, dès qu'ils le jugent opportun (si le solde est suffisant et que les dépenses prévisibles avant le prochain versement de salaire l'autorisent), transférer une partie des fonds disponibles vers un compte d'épargne, sans la moindre action de sa part.
Afin de maintenir le contact avec ses abonnés en dépit de cette automatisation, Digit leur envoie chaque jour un SMS, comprenant quelques informations sur leur situation. Le plus souvent, il rappellera le solde de leur compte, parfois il s'agira du montant mis de côté au cours de la semaine ou du mois écoulé... En complément d'un site web privatif au contenu extrêmement sobre (simplicité oblige !), l'ensemble des opérations est accessible par le biais de commandes SMS, notamment la fonction de retrait qui permet d'effectuer à tout moment un virement depuis la cagnotte vers le compte courant.
Avec son épargne sans intérêts, Digit ne s'adresse évidemment pas à la minorité de personnes qui gèrent leurs économies activement. Au contraire, l' objectif de Digit est de donner la possibilité de se créer une petite réserve d'argent à tous ceux - et ils sont nombreux ! - qui ne parviennent pas à s'astreindre à la discipline nécessaire pour le faire eux-mêmes. Comme l'explique Ryan Lawler dans un article pour TechCrunch, les 1 000 dollars mis de côté pour lui ne représentent pas grand chose mais ce sont 1 000 dollars de plus que ce qui lui resterait s'il n'utilisait pas le service.
De manière générale, les innombrables solutions d'épargne actuelles, proposées en particulier sous la forme d'applications mobiles, tentent - avec plus ou moins de succès - de convaincre leurs utilisateurs de gérer leurs économies alors qu'ils y sont peu enclins naturellement. Plutôt que de chercher vainement à lutter contre cette tendance passive et laxiste des consommateurs, Digit adopte donc une approche pro-active de substitution, en leur proposant de laisser un " robot " (intelligent) prendre les décisions à leur place.
Si le dispositif mis en œuvre est relativement sécurisé, il requiert tout de même une confiance quasi-aveugle de la part des nouveaux inscrits. Afin de lever ce handicap, ainsi que dans un but de rationalisation de son fonctionnement, Digit est en passe d'intégrer sa solution avec une banque partenaire. En réalité, il est presque évident que, pour séduire largement sa cible d'utilisateurs, un outil de ce genre devrait être proposé par une institution financière... Il constituerait alors un extraordinaire premier pas dans la direction de services immergés dans la vie quotidienne des clients.