The Newsroom // Saison 3. Episode 6. What Kind of Day Has it Been.
SERIES FINALE
« Good evening ». Cette phrase que Will McAvoy prononçait à chaque début de ses émissions, c’est fini. Il est difficile de parler de la fin de The Newsroom sans être à la fois déçu et content. Disons que cette fin symbolise plutôt bien la vision que j’ai de cette série, à la fois de ses qualités mais également de ses défauts. Ainsi, ce n’est pas un mauvais dernier épisode, juste un dernier épisode qui a ses bons moments, notamment quand il s’agit de dire au revoir à Charlie. C’est des funérailles réglées de façon assez intelligentes, sans en mettre de partout et surtout en cherchant à faire le tout de façon héroïque. Car Charlie, même si je n’ai jamais été un grand fan du personnage, c’est tout de même quelqu’un d’iconique dans cette série car il a toujours été mis en avant de façon intelligente par Aaron Sorkin. On peut être d’accord avec lui ou non, il reste un personnage important. C’est un épisode qui permet également à Will de retrouver sa place et de renouer avec ce qu’il pouvait être auparavant. Mais le plus important dans cet épisode de The Newsroom ce n’est pas vraiment ce qui se passe au présent mais plutôt ce qui se passe au passé.
Neil Sampat de son côté est un personnage qui a tout de même donné du fil à retordre à la série cette année. Il est un personnage important de la saison et pourtant ce n’est pas celui que l’on a vu le plus souvent et encore moins celui qui avait l’impression d’être à l’origine de quelque chose d’important. Du coup, de le revoir dans l’épisode était assez sympathique même si c’est presque anecdotique. Quoi qu’il en soit, je suis heureux de voir que la série fonctionne toujours aussi bien et nous offre donc la possibilité de passer de très bons moments. Notamment ce boeuf. Je crois que c’est la scène la plus étrange de l’épisode, la plus déconcertante. C’est un hommage assez sympathique mais aussi ridicule que fascinant. Je dirais bien que c’est un moment génial mais étant donné que je ne sais pas trop quoi en penser, forcément que le téléspectateur que je suis ne peut qu’être décontenancé. La façon dont la série résout cependant certaines choses n’est pas tout ce qu’il y a de plus intéressant, notamment les problèmes de ACN et tout ce que cela implique. J’ai l’impression que cela a été plus rapidement balayé qu’autre chose alors qu’il y avait largement de quoi faire beaucoup plus.
Mais je ne peux pas en vouloir complètement à The Newsroom, surtout que dans cet épisode nous avons des flashbacks qui sont là pour nous raconter ce qui s’est passé auparavant et comment on en est tout simplement arrivé là. La série nous raconte l’avant pilote de la série, de façon assez intelligente, donnant une véritable impression que la boucle pourrait être bouclée mais c’est un épisode qui aurait probablement dû être l’épisode 5 et non pas le tout dernier épisode. Faire des flashbacks dans le dernier épisode d’une série est tout de même quelque chose d’ambitieux, revenir à la genèse, nous expliquer pourquoi on en est arrivé là, comme si l’on nous disait finalement ce qui a motivé Aaron Sorkin à écrire et créer une telle série. La série continue de faire dans la morale Sorkinienne et ce de façon assez logique, sans prendre vraiment le temps d’aller au delà. Cet épisode avance d’ailleurs de façon presque un peu trop mécanique, sans se laisser le temps de souffler pour nous raconter des choses légèrement différentes, peut-être plus émouvantes. Les émotions ne sont pas passées pour moi, moi qui avait déjà été ému durant les deux premières saisons. Cette année je n’ai pas été ému une seule fois et pourtant il y a des réussites dans cette saison 3.
Mais tout n’était pas réussi non plus. C’est une saison qui s’achève donc de façon The Newsroom-esque, comme la série pouvait déjà le faire par le passé, sans que le monde de Sorkin ne soit vraiment mis en exergue ou encore qu’il soit réellement bien exploité. J’aurais adoré retrouver quelque chose d’un peu plus critique aussi, ce qui a toujours fait le sel de The Newsroom. La série remontre d’ailleurs le monologue d’ouverture du pilote de la série dans un flashback, par bribes alors que Charlie est devant son écran en train de regarder ce moment. Il y avait ici une vraie volonté de faire quelque chose de The Newsroom et puis la série s’est légèrement adoucie au risque de devenir tout simplement beaucoup plus effacée et neutre. Dommage. Mais je garde tout de même un bon souvenir de cette série car je n’ai pas envie d’en garder un mauvais. Il y a de belles choses, de bons moments et c’est ce qu’il y a de plus important, surtout dans un dernier épisode comme celui-ci.
Note : 7/10. En bref, fin qui divise mais fin assez réussie.