L'art inuit est la production artistique des peuples traditionnels du Groenland, du nord du Canada, de l'Alaska, et de la côte nord-est de la Sibérie.
L’expression art inuit est problématique car la notion « art » n'existe pas dans le monde inuit avant la rencontre avec les occidentaux. Le terme regroupe en réalité un grand nombre de groupes ethniques distincts et ne correspond pas à une culture homogène. Cela explique leur grande diversité d'expressions artistiques.
Culture Dorset
Deux grandes catégories de production matérielle sont présentes dans les collections des musées pour les périodes anciennes jusqu'au milieu du XXe siècle. D'une part les objets liés aux activités quotidiennes des communautés tel que la chasse, la pêche... D'autre part, les productions liées à l'activité rituelle, essentiellement lié au chamanisme.
Les spécialistes divisent l’histoire de l’art inuit ancien en quatre périodes : « pré-Dorset », « Dorset », « Thulé », et « premiers contacts avec les blancs ».
La période pré-Dorset que l’on date de 2500 à 1000 avant Jésus-Christ se caractérise par une culture de chasseur dont les principales proies étaient le caribou et les mammifères marins. Ils utilisaient un harpon à pointe basculante. Peu d'objets de cette période ont été retrouvé, peut-être du fait de l'utilisation majoritaire de matériaux périssables. Cependant, quelques artefacts sculptés qui nous sont parvenus semblent témoigner déjà de l'existence d'une pratique chamanique.
Culture Dorset
À partir de -1000 et pendant deux millénaires, la région est dominée par la culture des Dorsets, qui s’est principalement développée sur la Terre de Baffin. Cette période artistique est caractérisée par la production de masques en bois peint. Les fouilles, comme celles réalisées sur le site de Button Point sur l'île Bylot, ont permis également de trouver un grand nombre de figurines d'animaux ou d'êtres surnaturels, des poupées, des pointes de harpons en ivoire, en bois, en pierre et d’autres matériaux ayant une implication magico-religieuse. Les exemples de figurines les plus abouties de cette période ont été retrouvé sur l'île Saint-Laurent.
La culture de Thulé impose aux Dorsétiens son mode de vie essentiellement fondé sur la chasse à la baleine, ce qui aura des implications sur l'évolution de la mythologie et des rituels des communautés. Leur arrivée entraîne le développement de l’umiaq (ou oumiak), un bateau, des traîneaux à attelages de chiens et les forets à archet, améliorant ainsi le mode de vie de ces populations.
Les productions de cette période sont moins élaborées que précédemment, essentiellement constituées de poupées au décor simple, de points de harpons ou d'outils non ornés. Les motifs ou les scènes les plus récurrents sont liées à la chasse. En revanche, il semblerait que les rituels tendent à se complexifier.
Culture de Thulé
La dernière période est celle des contacts avec les Blancs notamment pour le commerce. La culture inuit ayant évolué à des rythmes différents selon les régions, en ce qui concerne l’art, l'esthétique est hétérogène. La principale caractéristique de cette période est la mise en place progressive de techniques artistiques importées par les Blancs qui seront réappropriées par les Inuit afin de les mélanger à leurs techniques traditionnelles.
Parmi les objets les plus caractéristiques de cette production, les musées conservent un grand nombre de harpons, de lances, et d'objets divers liés à la chasse et à la pêche. Également, différents éléments vestimentaires caractéristiques de ces populations, tels que des manteaux de fourrure, des anoraks, des bottes, des raquettes, ont été collectés par les explorateurs dès les premiers contacts. Enfin, un certain nombre de kayaks ou d'umiaks sont conservés.
C'est après la Seconde guerre mondiale que se développe une production d'art inuit contemporain suite à la création en 1906 de la Guilde Canadienne des Métiers d'Arts qui favorise l'émergence d'un marché de l'art inuit.
D'après Wikipédia