Cette chronique sociale désabusée invite le lecteur à suivre un trio hors du commun. Ces trois personnages (qui donnent leurs noms au titre de cet album) sont Megg, une sorcière junkie au corps verdâtre, Mogg, un chat défoncé qui a la trique pour sa copine sorcière, et Owl, un hibou anthropomorphe et souffre-douleur de la bande. Dire que la vie de ces trois personnages complètement paumés tourne en rond serait un euphémisme. Ce sont tous de gros drogués qui traînent leur ennui au fil des pages.
Au niveau du scénario, à première vue (et c’est celle que je retiendrai), c’est complètement con. Simon Hanselmann propose en effet une succession d’histoires courtes qui partent dans tous les sens sans forcément chercher à aller bien haut. Les personnages passent leur temps à fumer, à consommer de l’alcool ou à faire des jeux débiles, le tout sans grande cohérence. Ce mélange de délires psychédéliques, de sexe et de mauvaises blagues m’a certes fait rire deux ou trois fois, mais j’ai tout de même eu beaucoup de mal à trouver de la profondeur derrière une type qui se râpe les couilles ou qui s’enfonce un jeu de société dans le cul. Car oui, derrière ce vomi et ce pipi/caca, se cache apparemment un réel fond, voire même une réflexion. Au fil des saynètes, l’auteur dépeint en effet le mal-être d’une jeunesse en quête d’identité, qui déprime et qui végète au sein d’une société peu reluisante.
Si tout le monde n’adhèrera donc pas au scénario, il ne sert également à rien de se procurer cet album pour la beauté du graphisme. Derrière cette couverture particulièrement moche se cache en effet un dessin enfantin souvent pourvu de couleurs fadasses. Le trait est tout sauf joli et l’ensemble tient plus de l’expérimentation que de la beauté artistique.
Un album que vous qualifierez de chef-d’œuvre ou de grosse merde… à vous de voir ! Je ne prendrai cependant pas le risque de vous le conseiller !