Et avec quelles mains
Saisir cette pensée,
Et avec quelles mains
Saisir enfin le jour
Par la peau de son cou,
Le tenir remuant
Comme un lièvre vivant ?
Viens, sommeil, aide-moi,
Tu saisiras pour moi
Ce que je n’ai pu prendre
Sommeil aux mains plus grandes.
***
Jules Supervielle (1884-1960) – Le Forçat innocent (1930)