Jules Supervielle – Saisir quand tout me quitte… (1930)

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Saisir quand tout me quitte,
Et avec quelles mains
Saisir cette pensée,
Et avec quelles mains
Saisir enfin le jour
Par la peau de son cou,
Le tenir remuant
Comme un lièvre vivant ?
Viens, sommeil, aide-moi,
Tu saisiras pour moi
Ce que je n’ai pu prendre
Sommeil aux mains plus grandes.

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Jules Supervielle (1884-1960)Le Forçat innocent (1930)