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le langage des contes, d'Elzbieta

Publié le 17 décembre 2014 par Onarretetout

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Un rendez vous avec Elzbieta, c’est un voyage. C’est approcher l’enfance et le langage. Découvrir à quel point l’activité d’un enfant, dès sa naissance, et durant les premières années, est extraordinaire. Tout ce qu’il faut entendre, voir, sentir, toucher, goûter, apprendre même ! Comment peut-on vouloir le contraindre, l’enfant, à ne penser que d’une seule façon ? Il explore, il essaie, ses rêves ont autant de réalité que le réel. Et le langage des contes est fait pour lui : mille interprétations possibles, et variables, et où ça se termine bien. Dans les contes, l’enfant est confronté à des situations invraisemblables (pour les adultes), et il en sort en ayant vaincu les difficultés. Il peut donc, il est capable, il saura. Dans les contes, point besoin de tout dire, de tout expliquer. « Ce qui est pensable, ce qui est concevable mentalement n’est pas réductible uniquement à ce qui est explicite, aux mots pour le dire ». Ainsi Hassan Jouad, plusieurs fois cité par Elzbieta, présente-t-il le langage l-maana. C’est le langage des contes, celui que les films souvent ne respectent pas, films qui montrent trop, disent trop. La beauté d’une princesse, l’attente, le désir, tout ce qui fait l’impatience et les apprentissages de l’enfant, il faudrait laisser à l’enfant lui-même le soin de le vivre, il faudrait laisser obscur ce sur quoi « la pensée doit achopper ». Le livre d’Elzbieta se lit comme un conte, de chapitre en chapitre, invitant les Grimm souvent et d’autres, donnant la parole à tel ou tel de ses personnages, finissant par un dessin léger, léger. Le dessin d’Elzbieta qui est aussi langage.


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