Le réalisateur allemand Pepe Danquart signe avec Cours sans te retourner une magnifique adaptation du best-seller de l’israélien Uri Orlrv
Les intentions du réalisateur :
J’ai longtemps cherché un sujet fort et historique, une matière qui me permette de réaliser un film historiquement précis, intense et grave, un film contre l’oubli, un film qui nous fasse réfléchir.
J’ai trouvé cette matière grâce au roman Cours sans te retourner d’Uri Orlev, best-seller dont les droits d’auteur m’ont été confiés. Ce livre conte les aventures d’un jeune garçon de 9 ans, qui s’enfuit du Ghetto de Varsovie en 1942 après avoir perdu ses parents lors d’un transfert de camps. Il devra survivre durant trois longues et difficiles années de guerre, dans les bois de Varsovie et les villages alentour, étant tantôt chassé, capturé, trahi ou aidé. Ce jeune garçon se refusera à mourir de faim ou de maladie, mais il devra renier son identité sémitique.
La survie de Jurek est le résultat d’un enchaînement de rencontres.Mon film n’est pas uniquement destiné aux enfants. Jurek prend en main son destin comme un adulte, mais c’est aussi grâce à son intrépidité qu’il pourra surmonter tous les dangers. Nous sommes guidés tout au long de l’histoire par un petit garçon avec sa curiosité naturelle et son innocence, pour explorer le monde et y survivre, ce qui rend la monstruosité du génocide des juifs encore plus insoutenable. C’est l’histoire de la brutalité impitoyable de toute guerre, de ses traîtres, ses collaborateurs et ses profiteurs. Mais c’est aussi le récit de ceux qui, face à l’assassinat systématique des hommes et des femmes, même sous la menace, ont apporté leur soutien à ceux qui n’auraient pas survécu sans leur aide. Ce ne sont pas uniquement les hommes tels que Schindler, qui se trouvaient au sein même de la structure du pouvoir, qui ont permis à un jeune garçon juif de survivre, mais aussi de simples fermiers. La marche barbare des nazis, la Shoah et les assassinats organisés sont repris dans chaque image, reflétés à travers l’histoire de ce petit garçon.
Cet ouvrage nous conte l’histoire étonnante de Jurek, mais fait également de ce récit un document historique, semblable au Journal d’Anne Frank ou au livre Êtres sans destin de Imre KertészAu-delà de son côté aventureux, ce récit met aussi en exergue le conflit intérieur du jeune garçon qui, pour survivre, doit dissimuler son identité israélite en feignant d’être un orphelin polonais catholique. Au cours de sa lutte pour survivre, il oublie ses frères et sœurs, le visage de sa mère disparaît de ses souvenirs et il retrouve confort et sécurité dans des familles d’agriculteurs catholiques polonais charitables.
Ce questionnement interne lié à l’identité nous offre un nouvel angle d’approche à la fin du film. Ces deux angles de l’intrigue – les aventures dans la forêt et la disparition progressive de sa propre identité – m’ont passionné. Un des plus grands défis lors de la réalisation de ce film fut de retranscrire ces deux aspects.
Le moment clé du film apparaît lorsque le père sacrifie sa vie pour sauver celle de son fils : il lui murmure quelques mots à l’oreille, qui serviront de thème récurrent durant toute l’histoire : « Srulik, on n’a plus beaucoup de temps. N’oublie jamais ce que je m’apprête à te dire. Tu dois rester en vie ! Tu m’entends ? Trouve quelqu’un qui t’apprendra comment se comportent les chrétiens, comment ils communiquent entre eux et comment ils prient… Et la chose la plus importante, Srulik : oublie ton nom. Efface-le de ta mémoire… Désormais, ton nom est Jurek Staniak. Staniak comme la dame de la boutique… Mais même si tu oublies tout, même ta mère et moi, tu ne dois jamais oublier que tu es juif ».À travers ce film j’ai souhaité raconter une histoire forte et authentique, sans fatalisme. Une histoire de courage, d’espoir et de survie.
Le réalisateur allemand Pepe Danquart signe avec Cours sans te retourner une magnifique adaptation du best-seller de l’israélien Uri Orlrv
Les intentions du réalisateur :
J’ai longtemps cherché un sujet fort et historique, une matière qui me permette de réaliser un film historiquement précis, intense et grave, un film contre l’oubli, un film qui nous fasse réfléchir.
J’ai trouvé cette matière grâce au roman Cours sans te retourner d’Uri Orlev, best-seller dont les droits d’auteur m’ont été confiés. Ce livre conte les aventures d’un jeune garçon de 9 ans, qui s’enfuit du Ghetto de Varsovie en 1942 après avoir perdu ses parents lors d’un transfert de camps. Il devra survivre durant trois longues et difficiles années de guerre, dans les bois de Varsovie et les villages alentour, étant tantôt chassé, capturé, trahi ou aidé. Ce jeune garçon se refusera à mourir de faim ou de maladie, mais il devra renier son identité sémitique.
La survie de Jurek est le résultat d’un enchaînement de rencontres.Mon film n’est pas uniquement destiné aux enfants. Jurek prend en main son destin comme un adulte, mais c’est aussi grâce à son intrépidité qu’il pourra surmonter tous les dangers. Nous sommes guidés tout au long de l’histoire par un petit garçon avec sa curiosité naturelle et son innocence, pour explorer le monde et y survivre, ce qui rend la monstruosité du génocide des juifs encore plus insoutenable. C’est l’histoire de la brutalité impitoyable de toute guerre, de ses traîtres, ses collaborateurs et ses profiteurs. Mais c’est aussi le récit de ceux qui, face à l’assassinat systématique des hommes et des femmes, même sous la menace, ont apporté leur soutien à ceux qui n’auraient pas survécu sans leur aide. Ce ne sont pas uniquement les hommes tels que Schindler, qui se trouvaient au sein même de la structure du pouvoir, qui ont permis à un jeune garçon juif de survivre, mais aussi de simples fermiers. La marche barbare des nazis, la Shoah et les assassinats organisés sont repris dans chaque image, reflétés à travers l’histoire de ce petit garçon.
Cet ouvrage nous conte l’histoire étonnante de Jurek, mais fait également de ce récit un document historique, semblable au Journal d’Anne Frank ou au livre Êtres sans destin de Imre KertészAu-delà de son côté aventureux, ce récit met aussi en exergue le conflit intérieur du jeune garçon qui, pour survivre, doit dissimuler son identité israélite en feignant d’être un orphelin polonais catholique. Au cours de sa lutte pour survivre, il oublie ses frères et sœurs, le visage de sa mère disparaît de ses souvenirs et il retrouve confort et sécurité dans des familles d’agriculteurs catholiques polonais charitables.
Ce questionnement interne lié à l’identité nous offre un nouvel angle d’approche à la fin du film. Ces deux angles de l’intrigue – les aventures dans la forêt et la disparition progressive de sa propre identité – m’ont passionné. Un des plus grands défis lors de la réalisation de ce film fut de retranscrire ces deux aspects.
Le moment clé du film apparaît lorsque le père sacrifie sa vie pour sauver celle de son fils : il lui murmure quelques mots à l’oreille, qui serviront de thème récurrent durant toute l’histoire : « Srulik, on n’a plus beaucoup de temps. N’oublie jamais ce que je m’apprête à te dire. Tu dois rester en vie ! Tu m’entends ? Trouve quelqu’un qui t’apprendra comment se comportent les chrétiens, comment ils communiquent entre eux et comment ils prient… Et la chose la plus importante, Srulik : oublie ton nom. Efface-le de ta mémoire… Désormais, ton nom est Jurek Staniak. Staniak comme la dame de la boutique… Mais même si tu oublies tout, même ta mère et moi, tu ne dois jamais oublier que tu es juif ».À travers ce film j’ai souhaité raconter une histoire forte et authentique, sans fatalisme. Une histoire de courage, d’espoir et de survie.